« Au printemps 1998, bénéficiant d'un petit bureau au James Joyce Centre de Dublin, j'ai photocopié la plupart des couvertures et quelques pages intérieures, des traductions mondiales d'Ulysse. Vitement réalisées et à des fins documentaires, ces photocopies sont parcourues de bruits (déplacement du livre, agrandissement aléatoire, présence furtive de la main, rayures, etc.) comme autant d'ornements ajoutés à la polyphonie de l'œuvre. Enfin, ce projet s'accompagne aujourd'hui d'une réflexion insoupçonnable à l'époque : le traitement fait aux livre dans le cadre de leur numérisation sauvage. »
Stéphane Le Mercier (né en 1964 à Saint-Brieuc, vit et travaille à Marseille) est issu de la génération dont les approches néo-conceptuelles se sont affirmées au début des années 1990. Très vite, il réside à l'étranger (Hongrie, Irlande, Allemagne), ces séjours lui insufflant une réflexion sur l'économie des signes et sur l'usage de la langue au sein de la culture mondialisée. En mettant en tension des éléments hétérogènes (ready made textuel et peinture abstraite, sculpture minimale et élément typographique), il tente de faire émerger des récits « polyglottes ».