Enregistrement live des performances données par Steven Parrino à La Chapelle, École Nationale des Beaux-Arts de Bourges, le 24 mars 1999, et au Consortium, Dijon, le 26 mars 1999.
Steven Parrino (né en 1958 à New York, mort sur une moto à Brooklyn en 2005), bien qu'immédiatement associé à l'art conceptuel, s'est tracé un chemin bien personnel qui l'a aussitôt démarqué de ce courant. Musicien d'origine, il se tourne vers une peinture que
Michel Gauthier qualifie de « vandale » : des « toiles froissées sur leur châssis : vastes monochromes, dont une partie de la surface, plus ou moins grande selon les occurrences, a été désagrafée pour être froissée puis réagrafée dans sa nouvelle position, que signalent de nombreux plis ».
Nourrie par un intérêt « nécrophile » pour la peinture, aux dires de Parrino lui-même, sa pratique poursuivait moins une tradition, celle du monochrome, qu'elle ne l'affrontait en pervertissant sa prétention à la pureté. Mettant brutalement en évidence leur matérialité, les peintures de Parrino perturbent encore la perfection de leur réalisation initiale par l'évidement, le pli ou la cassure du plan du tableau.
Acteur majeur de la scène artistique new-yorkaise, Steven Parrino est emblématique de ces plasticiens qui ont profondément renouvelé la pratique artistique des décennies 1980, 1990 et 2000, refusant la distinction entre culture élitiste et populaire, et mêlant leur propre pratique artistique à leur usage quotidien des cultures
mainstream urbaines marquées tant par le graffiti, l'imaginaire visuel et télévisuel hollywoodien que par les musiques post-punk, no-wave, gothiques et post-rock. La performance corporelle, le dessin, le cinéma ou la vidéo expérimentale, la photographie, le collage mais aussi et surtout la musique et la peinture furent ainsi pour Steven Parrino une pratique quotidienne dans son art et sa vie.