Le second ouvrage publié en français (après celui du Centre Pompidou en 2008) sur un travail photographique artisanal – photos floues, sous-exposées, réalisées avec des appareils faits main –, puissamment évocateur et aux qualités formelles exceptionnelles, indifférent aux règles conventionnelles de la photographie.
« Si tu veux être célèbre, tu dois faire quelque chose plus
mal que n'importe qui dans le monde entier !
Quelque chose de beau et parfait n'intéresse personne. »
Miroslav Tichý
Publié à l'occasion de l'exposition à la galerie Pascal Polar, Bruxelles, de mars à avril 2012.
Miroslav Tichý (1926-2011, République tchèque) fut reconnu très tardivement comme l'un des plus grands photographes du XXe siècle. C'est
Harald Szeemann qui l'avait notamment révélé au sein du monde de l'art lors de la biennale de Séville en 2004, suivie par les expositions à la Kunsthaus de Zurich (2005) et au Centre Pompidou (2008).
Son œuvre, créée sous la Tchécoslovaquie communiste entre les années 1960 et 1980, tourne autour de la figure féminine, en marge complète de la création artistique occidentale. Tichý utilise des appareils de fortune, bricolés par lui-même avec des objets divers, polissant les lentilles avec du dentifrice, qui captent de manière instinctive la réalité qui l'entoure et invente, comme chaque grand artiste peintre, photographe ou sculpteur, une autre réalité, personnelle et donc neuve, jamais entrevue. La vision de Tichý est extraordinaire et érotisée, hors des normes, mal faite, c'est-à-dire radicalement à l'encontre de notre monde « parfait », préprogrammé. Il est le contraire de l'Homme de Marbre communiste, mais aussi du
People libéral.