L'interaction complexe entre les artistes européens et
les partis politiques pendant la première moitié du XXe siècle.
Antagonisme, négociation, mimétisme
structurel cultivé de la part des artistes vis-à-vis des partis parlementaires ou uniques, ambiguïtés qui
travaillent de manière symétrique les deux pôles de cette relation : ce sont là, quelques cas de figure
dont les auteurs de ce livre, historiens de l'art et historiens, ont cherché à analyser le fonctionnement.
De quelles manières les règles et les modalités de la démocratie parlementaire déterminent l'attitude esthétique, ontologique
et politique des artistes ? Inversement, en quoi, et jusqu'à quel degré, la théorie esthétique et
l'autodéfinition ontologique des artistes constituent la matrice conceptuelle de leur action politique ?
L'objet de ce livre est le réseau de métaphores qui est constitué entre l'art et la politique, chacun
devenant, à tour de rôle et jamais de manière univoque, le modèle de l'autre. Dans les rapports entre
les artistes et les partis uniques, l'interaction entre les deux termes devient bien sûr plus univoque. Si
les partis uniques ont parachevé l'idéologie antidémocratique des temps modernes et anticipé à
certains égards les partis de masse après 1945, quelle a été, au juste, leur attitude envers les avant-gardes,
devenues elles-mêmes objet historique au milieu des années 1930 ? Vorticisme, expressionnisme
et dadaïsme, futurisme et suprématisme sont les avant-gardes examinées ici, tandis que la politique
artistique du national-socialisme, du fascisme ou du parti communiste en Russie et dans un pays
périphérique comme la Grèce composent le volet « totalitaire » de cet ouvrage.
Maria Stavrinaki est maître de conférences à l'Université Paris I où elle enseigne l'histoire de l'art contemporain.
Sa recherche porte sur les avant-gardes historiques.
Maddalena Carli est chercheur à l'Université de Teramo (Italie), où elle enseigne l'histoire européenne. Ses
recherches portent sur l'Italie fasciste.