Un livre d'entretiens de l'artiste autour de la musique contemporaine.
Francis Baudevin (né en 1964, vit et travaille à Lausanne) réalise des peintures à partir de compositions
trouvées et agrandies. Principalement issues du champ du « packaging »
pharmaceutique, mais également de couvertures de disques et de logos,
ses motifs sont « abstraits » de leur contexte (toute inscription est
supprimée) et transposés dans la technique et la méthode de la peinture
(acrylique déposée au pinceau sur toile préparée).
Baudevin connaît bien
entendu parfaitement l'histoire du graphisme et de
l'abstraction géométrique, histoires qui sont entrelacées à bien des
égards. En Suisse, des peintres abstraits tels que Max Bill et Richard
Paul Lohse eurent à travailler dans le graphisme par nécessité – comme
cela a d'ailleurs été le cas pour l'artiste également. En basant sa
peinture sur le design d'emballage et la conception de logos, il reprend
ou se réapproprie au fond l'histoire qui a influencé son homologue
commercial. « Je préfère participer à la relance de l'abstraction
moderniste », dit l'artiste, « plutôt que [de] commenter l'observation de
l'épuisement des formes et des concepts. Je ne suis pas du tout
résigné – au contraire, j'éprouve une réelle empathie envers le projet
culturel de la modernité. »
Olivier Mosset, écrivant sur Baudevin en
2000, fait remarquer ce qui suit : « Il neutralise le poids idéaliste qui est
parfois porté par l'art abstrait, en rendant sa méthode claire. Il n'y a là
aucun mystère, seulement une preuve simple : un travail non illustratif
qui met en lumière à la fois une situation commerciale et la notion d'art
abstrait. » « Un jour, conclut
Bob Nickas, les peintures de Francis
Baudevin devront porter le type d'avertissements et de
recommandations d'utilisation que comportent les originaux : “peut
provoquer une sensation de vertige” et “jouer à volume élevé” ».