Premier ouvrage d'envergure consacré à un collectif d'avant-garde qui a occupé la scène artistique française pendant plus de vingt ans avec des gestes provocateurs, contestataires et humoristiques contre toutes les hiérarchies de l'histoire de l'art :
une sélection d'œuvres, un fonds inédit de photographies, les souvenirs et les jugements de différents témoins ainsi qu'un aperçu conséquent de la production écrite du groupe (de la lettre d'insultes dans la tradition surréaliste aux essais d'esthétique portant aussi bien sur le design que sur l'avant-garde ou le post-modernisme).
En 2008, presque vingt ans après son sabordage, le collectif accepte de « jouer le jeu » de l'exposition sans pour autant verser dans l'esprit complaisant des commémorations. Refusant l'invitation du CAPC, le groupe préfèrera disséminer vingt années de production hors les murs, dans quatorze sites inattendus de la ville.
A travers une riche iconographie, des textes historiques et des contributions récentes, ce livre retrace le parcours d'une confrérie atypique pour qui le comble de l'échec était la réussite.
Publié suite à la première grande rétrospective consacrée à Présence Panchounette au Capc, musée d'art contemporain de Bordeaux, et dans quatorze sites de la ville, de juin à septembre 2008.
Entre 1969 et 1990, c'est à coup de tracts, de lettres irrévérencieuses ou d'interventions potaches que le collectif Présence Panchounette part en guerre contre le monde de l'art. D'abord actif à Bordeaux, le groupe, composé de Christian Baillet, Pierre Cocrelle, Didier Dumay, Michel Ferrière, Jean-Yves Gros, Frédéric Roux et Jacques Soulillou, étend son action à la scène artistique internationale dont il pointe avec un jovial acharnement les hypocrisies esthétiques et les tabous idéologiques. Célébrant « l'esprit chounette », faisant l'apologie du pire, du banal ou du vulgaire contre le sérieux de la « modernité », Présence Panchounette prend le contre-pied des valeurs et du goût défendus par les milieux culturels les plus influents de l'époque. Ironie du sort, les fanfaronnades du collectif bordelais anticiperont des mouvements propres aux années 1980 comme l'appropriation ou l'art néo-conceptuel qui eux trouveront bel et bien leur place dans les généalogies historiques. Soucieux de ne pas étouffer sa verve dans les mailles pernicieuses du compromis, Présence Panchounette fuira les honneurs et le chant des sirènes institutionnelles avant de proclamer sa dissolution en 1990.
Textes de Dominique Castéran, Fabien Danesi, Eric Fabre, Charlotte Laubard, Bernard Marcadé, Tilman Osterwold, Frédéric Périllaud, Présence Panchounette, Jacques Soulillou, Anne Tronche.