La toute première monographie consacrée à l'œuvre de Bruno Pélassy, présentant l'ensemble de son travail, des vues d'expositions, ainsi qu'un vaste éventail de documents inédits provenant de ses archives personnelles, avec des textes inédits de Marie Canet, critique d'art et commissaire d'exposition, de la critique d'art Laura Cottingham et de l'éditeur Baptiste Pinteaux.
« Pendant quelques semaines en 1997, lorsque j'ai été invitée à la Villa Arson, j'ai été conviée dans sa vie [Bruno Pélassy], une amie américaine. Certaines expériences de vie, y compris les amitiés, sont foudroyantes, débordantes – destinées à laisser des impressions durables. Comme le souvenir laissé par une performance musicale incroyable ou le passage d'une étoile filante. » (Laura Cottingham)
« Pour la génération qui comme la mienne n'a pas connu directement la catastrophe de l'épidémie du sida durant ces années-là, les images évanescentes de Bruno Pélassy sont d'une grande portée commémorative et, bien que rongées d'escarres magnétiques, elles s'avèrent être d'une étonnante résistance. » (Marie Canet)
« Comme la langue de Genet qui dès qu'elle se pose sur un objet l'altère par la force des images qu'elle charrie, les sculptures de Pélassy célèbrent la puissance du fantasme qui déborde sur le réel – rien ne dure, tout change (une antiquité devient un jouet, une matière naturelle, synthétique, un sceptre, un dildo) – et se retourne comme un gant, même le plus fervent hétéro, comme Pélassy le prouve à ses ami·es à chaque fois qu'iels sortent ensemble. » (Baptiste Pinteaux)
L'œuvre de Bruno Pélassy (1966–2002) s'étend sur une période de dix ans à peine. Emporté par le sida, à l'âge de trente-six ans, il a constitué un corpus d'œuvres tragiques et burlesques, raffinées et obscènes, marquées par une pulsion de mort autant que par une poétique du merveilleux. Formé à la mode et à la joaillerie, Pélassy créait des méduses de textile – ses Créatures se mouvant élégamment dans l'eau –, des parures serrées dans des reliquaires d'inspiration baroque, ainsi que des Bestioles qui gigotent impoliment. Pélassy était proche d'autres artistes de la scène niçoise tels que Jean-Luc Verna, Natacha Lesueur ou Jean-Luc Blanc, formés à la Villa Arson.
Edité par Ilaria Bombelli, Florence Bonnefous, Alice Dusapin, Anna Gritz.
Textes de Florence Bonnefous, Marie Canet, Laura Cottingham, Baptiste Pinteaux.