Une rétrospective de l'œuvre de l'artiste allemande sur les 10 dernières années.
Publiée pour accompagner l'exposition d'envergure de Cosima von Bonin au Mudam Luxembourg (octobre 2024-mars 2025), cette nouvelle monographie est à la fois un livre documentant son travail sur la dernière décennie et un voyage dans son univers intime et ses références, conçu par l'amie et collaboratrice de longue date de l'artiste Yvonne Quirmbach.
Introduit par la directrice du Mudam, Bettina Steinbrügge, l'ouvrage rassemble une pièce de théâtre de l'écrivaine et critique d'art australienne
Estelle Hoy qui donne vie aux personnages récurrents de Cosima von Bonin, un essai de la commissaire du Mudam Clémentine Proby sur le carnavalesque dans son œuvre, une contribution de la journaliste pop et figure de Cologne Clara Dreschler, et un chapitre « Privato » comprenant des images, des textes et une documentation tirés des archives personnelles de l'artiste. Le livre comprend 200 illustrations, des images inédites et des photos de l'installation récemment commandée à Cosima von Bonin dans le Grand Hall du Mudam.
Grâce au regard acéré et plein d'humour qu'elle porte sur notre société, Cosima von Bonin (née en 1962 à Mombasa, Kenya, vit et travaille à Cologne) occupe une place singulière dans le monde de l'art contemporain. Ses installations textiles, sculpturales et multimédias subvertissent les icônes de la culture pop et les emblèmes de l'industrie du luxe en mettant en scène des animaux en peluche et des objets du quotidien qui dévoilent l'absurdité des rapports de pouvoir et de la consommation de masse. Issue de la génération post-
Kippenberger et de la dynamique scène artistique de Cologne des années 1990, l'artiste en a tiré un esprit impertinent et a conservé des collaborations durables avec d'autres artistes. De là lui vient aussi son intérêt pour la musique électronique expérimentale (elle collabore notamment avec Moritz von Oswald).
Dans son travail, l'artiste s'approprie des mots, des motifs et des idées provenant d'une multitude de sources. Ces références vont d'émissions de télévision à des dessins animés, en passant par la mode, l'histoire de l'art et la musique pop. Cosima von Bonin se plaît à déjouer nos attentes. Colorées et séduisantes, ses œuvres récentes usent et abusent des symboles du divertissement et des codes du marketing qui régissent notre vie quotidienne, en nous poussant à réfléchir aux idéologies qui les sous-tendent.
Comparant les galeries de musée aux rayons d'un supermarché, l'artiste les remplit d'œuvres qui semblent s'animer et gagner une certaine autonomie. On surprend souvent ses personnages aux traits anthropomorphiques en pleine activité ou, à l'inverse, en flagrant délit d'oisiveté. Elle nous invite ainsi à méditer sur des questions existentielles, sans toutefois nous en donner les clefs, à travers des scènes qui, évoquant nos propres interactions, nos rituels, nos jeux et nos symboles, forment d'habiles métaphores de la vie en société.
Cosima von Bonin a participé à la 59e Biennale de Venise (2022), aux Skulptur Projekte Münster (2017), à Glasgow International (2016) et à la Documenta 12 à Kassel (2007). Ses œuvres ont fait l'objet d'expositions personnelles au CCS Bard à Annandale-on-Hudson, New York (2018), aux Oakville Galleries à Ontario (2017), au SculptureCenter à Long Island City (2016), au Mumok – Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien à Vienne (2014), au Mildred Lane Kemper Art Museum à St. Louis, Missouri (2011), au Museum Ludwig à Cologne (2011), au Musée d'Art Moderne et Contemporain à Genève (2011), au Museum of Contemporary Art à Los Angeles (2007), au Kölnischer Kunstverein à Cologne (2004) et au Kunstverein Hamburg à Hambourg (2001), entres autres. Ses œuvres font notamment partie des collections du Museum Ludwig à Cologne, du Mumok – Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien à Vienne, de la Cruz Collection à Miami, du Museum of Contemporary Art à Los Angeles, du Museum of Modern Art à New York et du Stedelijk Museum à Amsterdam.