L'artiste indien Kiran Subbaiah réévalue l'histoire du modernisme, à travers ses idéaux de croissance et de progrès, comme une histoire imprégnée de contradictions autour de l'industrialisation et de ses effets sur la société.
Écrit à l'origine en 1994, ce traité retrace le passage fictif de Melancholia – une figure empruntée à une gravure d'Albrecht Durer datant de 1514 – à travers une série de mouvements de l'histoire de l'art, du cubisme au pop art, accablée par le poids de la mécanisation, déplorant son incapacité à prendre son envol depuis des siècles.
Publié ici pour la première fois, Melancholia in the Age of Mechanization a été écrit dans le cadre de la maîtrise en sculpture de Kiran Subbaiah à la faculté des beaux-arts de l'université Maharaja Sayajirao de Baroda. Le fac-similé complet de ce mémoire est accompagné d'une interview récente de l'artiste par Nihaal Faizal et Sarasija Subramanian.
Né en 1971 à Sidapur (Inde), basé à Bangalore, Kiran Subbaiah a été formé à la sculpture au Royal College of Art de Londres et à la MSU de Baroda. Utilisant une grande variété de mediums, notamment la photographie, la vidéo, la sculpture et l'installation, il interroge avec humour dans son travail la relation entre l'usage et la valeur, et entre la forme et la fonction, dans les objets du quotidien.
