Le prolongement et l'aboutissement d'un vaste projet, articulé entre une exposition et un colloque, imaginé par le commissaire sud-africain Ntshepe Tsekere Bopape (Mo Laudi), invitant 17 artistes d'Afrique et de sa diaspora et un ensemble de chercheurs à évoquer l'esthétique noire et proposer une vision alternative d'un monde sans frontières.
En Zoulou,
imbizo signifie « rassemblement ». Il est convoqué par les anciens, pour que les uns et les autres s'écoutent et réfléchissent à la meilleure façon de résoudre les problèmes de la communauté. Le livre
Globalisto. Une philosophie en mouvement. Actes d'un imbizo se veut une hybridation entre un catalogue de l'exposition qui s'est tenue au MAMC+ du 25 juin au 16 octobre 2022 et la publication des actes du symposium qui a eu lieu les 6 et 7 octobre 2022. L'ouvrage se présente donc en deux temps.
Le premier temps rend compte de l'
Imbizo 1re partie : le vernissage, et de l'exposition qui a réuni les œuvres de dix-sept artistes, sous un commissariat de Ntshepe Tsekere Bopape (Mo Laudi) et Aurélie Voltz, directrice du MAMC+ :
Sammy Baloji, Raphaël Barontini, Marie Aimée Fattouche, Sam Gilliam, Porky Hefer,
Lubaina Himid, Arthur Jafa, Euridice Zaituna Kala, Samson Kambalu, Moshekwa Langa, Myriam Mihindu, Wilfried Nakeu,
Otobong Nkanga, Josèfa Ntjam, Sara Sadik, Dread Scott et Gerard Sekoto. Un cahier de 32 pages sur papier brillant reprend le parcours de l'exposition, en montrant au moins une reproduction des œuvres de chaque artiste. La playlist qui était proposée à l'écoute dès la première salle d'exposition trouve sa place dans le livre au même titre qu'une liste d'œuvres – un code à flasher y renvoie la personne qui souhaiterait lire l'ouvrage en musique.
Le second temps de l'ouvrage, qui s'en fait le corps principal, publie une transcription écrite des contributions des intervenants de l
'Imbizo partie 2 : le symposium « L'art et la (dé)colonisation ». On trouverera au sommaire aussi bien des conférences données par des universitaires (Norman Ajari, Amal Alhaag, Christine Eyene,
Elvan Zabunyan) que des essais plus visuels, pensés comme des transpositions de performances (Jamika Ajalon, Elsa M'Bala) et une proposition plus orale, transcription d'un podcast du collectif Piment s'étant déroulée en direct dans l'auditorium du MAMC+. Trois entretiens viennent introduire le propos. Le premier, avec Mo Laudi, est repris d'un numéro spécial du
1 Hebdo consacré à l'exposition « Globalisto ». Le deuxième est une poursuite du premier, mené par Aurélie Voltz, directrice du MAMC+, qui interroge le commissaire sur les suites de son projet. Le dernier est également une seconde publication initialement parue dans le
1 Hebdo, où les journalistes Iman Amhed, Laurent Greilsamer et Maxence Collin s'entretiennent avec le philosophe Achille Mbembé.
Basé entre Johannesburg et Paris, Mo Laudi (Ntshepe Tsekere Bopape) est artiste multidisciplinaire, compositeur, DJ et producteur, reconnu pour ses contributions dans le monde de la musique afro-électronique. Chercheur associé à l'Université de Stellenbosch en Afrique du sud, Mo Laudi s'intéresse au son comme matériau, aux systèmes de connaissance et de spiritualité africaines et aux théories spéculatives noires. Ses installations ont récemment fait l'objet de commandes pour des expositions telles que
Ernest Mancoba. I Shall Dance in a Different Society, Centre Pompidou, Paris (2019),
Johari Brass-Band de
Sammy Baloji au Grand Palais, Paris (2020),
Sonsbeek 20-24, Arnhem, Fondation Kadist, Paris (2021), Rautenstrauch-Joest-Museum, Cologne et la Biennale de Dakar (2022).