Le journal de l'une des premières femmes artistes de l'histoire de la peinture.
Rosalba Carriera (1675-1757), vénitienne et européenne tout à la fois (fêtée à Paris en 1720, invitée trois mois plus tard à la cour d'Este de Modène puis en 1730 à Vienne), est d'abord connue pour ses nombreux portraits au pastel et comme l'une des premières femmes artiste de l'histoire de la peinture. Sa clientèle fortunée était internationale : seigneurs vénitiens, princes allemands et danois, aristocrates français s'entichèrent de son style clair et direct où la cordialité mondaine des apparences se mêlait à une réelle attention psychologique.
On connaît moins Rosalba Carriera chroniqueuse prosaïque d'un journal qu'elle tint à Paris entre août 1720 et septembre 1721. Etonnant mélange que cet éphémère où l'évocation de ses soucis d'argent, de ses rencontres, visites ou autes séances de poses, conduit à croiser les protagonistes des grands événements financiers et politiques de la Régence : le succès et la déroute du système de Law, les intrigues de la cour ou la vie artistique d'un milieu organisé autour de l'Académie de Peinture et de Sculpture.