Un ensemble d'œuvres témoignant de l'influence de l'Italie sur la trajectoire artistique de Paul Thek, avec plusieurs contributions qui mettent en lumière sa période italienne.
Les expériences italiennes de Paul Thek entre 1962 et 1976 ont profondément marqué sa sensibilité. De la visite des catacombes des Capucins à l'observation de spectaculaires processions religieuses, l'Italie a été le catalyseur de plusieurs moments clés de la carrière de l'artiste, déclenchant dans sa pratique une réaction tangentielle par rapport aux trajectoires de l'art américain d'après-guerre. En retravaillant les stimuli recueillis lors de ses séjours à Rome, sur l'île de Ponza et en Sicile, Paul Thek a développé une réponse baroque au Pop Art et au Minimalisme, dominants sur la scène artistique de l'époque. Paul Thek. Italian Hours rassemble une sélection de peintures, dessins et sculptures à travers les photographies de Peter Hujar, présentées dans l'exposition du même nom à la Fondazione Nicola Del Roscio à Rome. Le texte critique de Peter Benson Miller, commissaire de l'exposition, met en lumière le dialogue significatif de Thek avec un groupe d'artistes liés à la galeriste Topazia Alliata et travaillant en Italie à l'époque, dont Cy Twombly et Piero Manzoni. Une conversation entre Owen Laub, commissaire au Watermill Center, et Robert Wilson, metteur en scène de théâtre, complète l'ouvrage.
Figure reconnue de la scène artistique américaine, Paul Thek (1933-1988), l'un des artistes les plus singuliers de la seconde moitié du XXe siècle, a toujours refusé d'appartenir aux courants artistiques dominants. Il
a produit une œuvre d'une étonnante diversité (dessins, sculptures, peintures, installations et environnements) qui est à son image : celle d'un artiste insaisissable, perpétuellement en mouvement. Montré de son vivant dans les plus importantes galeries new-yorkaises du moment (Stable Gallery, Pace Gallery), son travail est aussi présenté aux documenta 4 et 5 de Cassel (1968, 1972), au Stedelijk Museum d'Amsterdam (1969), au Moderna Museet de Stockholm (1971), ou encore au Kunstmuseum de Lucerne (1973), et soutenu notamment par Harald Szeemann et Jean-Christophe Ammann. En 1977, Suzanne Delehanty organise la première exposition personnelle de Paul Thek (« Processions ») dans une institution américaine à l'Institute of Contemporary Art de Philadelphie. Après sa mort, en 1988, son œuvre est surtout montrée en Europe. Tout d'abord en 1992, en Italie, avec l'exposition « Paul Thek » à Castello di Rivara. Puis, en 1995, à Rotterdam au Witte de With dans le cadre de l'exposition « Paul Thek – The wonderful world that almost was », qui circule ensuite à Berlin, Barcelone, Zurich et Marseille. En 2008, le ZKM de Karlsruhe lui a consacré une exposition « Paul Thek Artist's Artist », qui a également montré les résonances de son travail sur la création contemporaine. De l'autre côté de l'Atlantique, c'est seulement en 2010 que le Whitney Museum de New York lui dédie une rétrospective remarquable dont le titre « Paul Thek Diver » souligne sa passion pour la mer.