La première édition française du dialogue théorique de l'architecte et graveur italien Giovanni Battista Piranesi (1720-1778), l'un des textes le plus radicaux de l'histoire de la théorie architecturale moderne.
Point de vue sur l'architecture, dialogue théorique publié par Giovanni Battista Piranesi en 1765 contre les expériences néoclassiques françaises, anglaises et allemandes, est certainement le texte le plus radical de l'histoire de la théorie architecturale moderne. Selon Hanno-Walter Kruft, il est clair dès le départ que Piranèse, avec son dialogue, « fait de la provocation ». « Utopie négative », Le Point de vue de Piranèse préfigure, selon Manfredo Tafuri, la réduction de l'architecture à un « travail abstrait et répétitif » et anticipe « la distinction fondamentale qu'Adolf Loos énoncera entre architecture, monument et tombeau ».
Accompagné de deux essais du philosophe Marco Assennato, qui tentent d'en actualiser le problématiques, Caryatide propose ici une première édition française du texte.
Marco Assennato (né en 1978), philosophe, enseigne à l'ENSA Paris-Malaquais, où il co-dirige, avec Guillemette Morel Journel, le Laboratoire ACS (Architecture, Culture et Société). Ses recherches portent sur les multiples échelles du projet d'architecture et sur la question de la métropole contemporaine, saisie dans sa dimension politique, économique et culturelle.
Giovanni Battista Piranesi (1720-1778), architecte et graveur italien, est né à Venise et mort à Rome. Après avoir reçu des leçons de son oncle Lucchesi, il quitta sa famille, se rendit à Rome, où il peignit des décors de théâtre, apprit ensuite la gravure sous la direction de Vasi, retourna à Venise dans l'intention d'apprendre l'architecture, mais renonça bientôt à ce projet et reprit la route de Rome. Là, il dessina d'abord d'après nature des mendiants et des infirmes, étudia ensuite la peinture historique, parcourut l'Italie en faisant des portraits pour vivre et revint enfin se fixer à Rome, où il s'adonna entièrement depuis lors à la gravure et fonda une maison de commerce pour la vente des estampes, principalement des siennes. Piranesi s'est occupé aussi d architecture. Le pape Clément XIII le chargea de restaurer quelques édifices, entre autres le prieuré de Malte, où on lui a élevé un mausolée.