Ce livre entend mettre en lumière l'œuvre rare et
multiple de Jacqueline Mesmaeker. Mais il ne peut
le faire, selon nous, sans interroger auparavant la
relative obscurité dans laquelle elle est restée longtemps
confinée. Inédite par sa portée rétrospective,
la présente publication ne peut faire l'impasse sur
cette position de repli – elle ne peut prétendre forcer
la main de l'histoire.
Une telle précaution n'a pas pour but de répliquer
à une supposée mise à l'écart. Il faut constater au
contraire qu'envisager de front cette question nous
offre un point de vue précieux sur la dynamique intrinsèque
à cette œuvre, son éthique rigoureuse et
sa véritable cohérence par-delà la diversité des médiums
employés et l'apparente variété des options
esthétiques.
Car à bien considérer la clandestinité du travail de
Jacqueline Mesmaeker, celle-ci n'est pas tant le
fait de décisions autoritaires, de négligences institutionnelles
ou d'aveuglements individuels, que
d'une logique interne, souple et résolue.