Editorial
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Quand la dialectique cassait des briques en 1973, René Viénet ignorait certainement qu'un
détournement cinématographique dont le but était de voir le dernier bureaucrate pendu avec
les tripes du dernier capitaliste, deviendrait une banalité sur l'internet, perdu au milieu de milliers
d'autres. L'outil numérique a permis la facilité de cette manipulation devenue une obligation.
Le temps où
Alan Vega et Martin Rev se faisaient cracher au visage, menacer des pires violences,
bref rejeter du public, n'est pas si loin. Aujourd'hui Suicide est une référence qui accorde les goûts
d'un public techno avec ceux de rockers quadras.
Quand le
revival touche aux musiques et attitudes de son adolescence, on se sent très vite d'un autre
âge, objet muséal soumis au voyeurisme.
On peut aujourd'hui inventer la roue, ou l'eau tiède, mais il n'est pas idiot de garder dans un coin
de sa tête que cela nous préexiste.
Insistons sur le cheminement personnel de l'expérience et essayons de créer un lien entre générations
et pratiques, un relais nécessaire.
Ensuite on pourra se faire injurier, agresser ou exclure mais pour de bonnes raisons !