Née en 1968 à Karachi (Pakistan) d'une mère australienne et d'un père canadien, Ceal Floyer
vit et travaille à Berlin. Dès le milieu des années 1990, son travail est remarqué pour sa dimension minimale et indicielle. A partir de vidéos, photographies, sons, sculptures et de diffusions de lumière, elle manipule l'espace et le vide afin de « manifester l'incertitude dans l'art ». En effet, ses œuvres se caractérisent par une concision et une modestie qui insinuent le doute chez le visiteur. Ce dernier s'interroge sur l'attention à porter sur ces objets, qui, derrière la banalité de leur facture, tendent à révéler leur processus et leur contexte de représentation. En détournant les objets et les codes sociaux, Ceal Floyer s'inscrit dans une relecture des principes du Ready-Made et de l'
art conceptuel. Les titres des œuvres occupent donc une place prépondérante car ils lèvent en partie le voile sur l'intention de l'artiste de questionner la place du visiteur, son point de vue et son rapport au réel.
Pour Ceal Floyer le regard constitue la part essentielle de notre expérience de la réalité. Elle s'attache aux principes de la phénoménologie de la perception en encourageant le visiteur à aller au delà d'une posture passive. L'œil doit être actif pour constater, comme le dit l'artiste, que « l'art est juste une manifestation, un cheval de Troie pour les idées ».