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Editorial
(p. 15)
Conçue comme une plateforme d'échanges et de réflexions, la revue Cursif est née de l'envie d'accompagner Dessiner-Tracer d'une publication qui rend
compte de la diversité du projet en donnant la parole à ses différents acteurs.
Elle regroupe les conservateurs des musées du Nord-Pas-de-Calais qui en sont à l'origine, mais
aussi des chercheurs, des artistes, des philosophes, des critiques, des collectionneurs et des marchands.
Leurs points de vue se croisent dans les pages de ce premier numéro et dans le suivant
à paraître.
Ainsi, les sommaires des deux numéros de Cursif ont d'abord été pensés pour que
chaque lieu qui participe à Dessiner-Tracer soit présent dans ses pages : par un essai, une notice,
une interprétation artistique. Des responsables d'institution ont été invités à nous faire partager
leurs coups de coeur au travers d'oeuvres phares de leurs collections mais aussi à nous révéler de
nouvelles acquisitions, des ensembles inédits ainsi que l'histoire de cabinets d'arts graphiques
remarquables.
Tenant au respect des missions fondamentales des musées, Dessiner-Tracer et
Cursif ambitionnent d'assurer une meilleure connaissance du dessin en s'adressant aux publics
les plus divers. En préambule, Cursif a rencontré Pierre Rosenberg qui a beaucoup oeuvré en ce
sens, et l'Association des conservateurs des musées du Nord-Pas-de-Calais souhaite modestement
s'inscrire dans cette démarche généreuse et passionnée.
Il nous est également apparu
essentiel, dès la genèse de notre projet, de convier des philosophes, des historiens d'art et des
critiques à élargir notre réflexion sur le dessin, permettant ainsi de connecter Dessiner-Tracer à
d'autres savoirs, à d'autres histoires, à d'autres pays.
D'autres disciplines, qu'elles soient scientifiques
ou techniques, se sont penchées sur le rôle du dessin et ont bousculé certains préjugés
en l'ouvrant vers de nouvelles perspectives esthétiques. Les articles consacrés aux dessins de
Iannis Xenakis et de Galilée sont pensés comme des échos directs à une conception du dessin
désormais envisagée dans un champ élargi.
Enfin, fidèle à l'engagement de Dessiner-Tracer
auprès de la création contemporaine, Cursif a donné carte blanche à Bernard Moninot et Jochen
Gerner dont les pratiques sont situées aux lisières de plusieurs disciplines : dessin technique et
scientifique pour Bernard Moninot, illustration et bande dessinée pour Jochen Gerner. Cette
conception transversale entre en écho avec celle de Dessiner-Tracer. L'un s'est rendu dans les
musées de son choix pour créer un journal dessiné et l'autre s'est promené au fil des pages de la
revue.
Pourquoi Cursif ? Le nom nous a été soufflé par le titre d'une formidable exposition de
Renée Levi organisée au Crédac à Ivry en 2011. Cette artiste sera l'une des invitées du numéro 2.
Cursif peut se comprendre dans de nombreuses langues, le nom sonne comme un générique
et renvoie à la fois à l'écriture, à la ligne et au dessin.
Cursif est un musée imaginaire où les
oeuvres de tous les siècles cohabitent, pour retrouver cette caractéristique inhérente au dessin,
son atemporalité et son immédiateté.