Le premier recueil d'écrits et de discours traduits en français d'Adriano Olivetti (1901-1960), entrepreneur et éditeur italien qui a transformé son usine d'appareils d'écriture et de calcul en un laboratoire d'expérimentation d'un nouveau modèle de vie sociale, politique et culturelle : un modèle d'« utopie concrète » fondé sur l'idée de communauté et centré sur l'individu, dont les instruments de réalisation sont l'architecture, l'urbanisme et le design.
L'œuvre vise à faire découvrir au public français la figure d'Adriano Olivetti, un entrepreneur-intellectuel qui, à travers son usine de machines à écrire, a œuvré pour un renouveau de la société et de la culture italiennes après la Seconde Guerre mondiale.
L'architecture – des usines, des services sociaux, des activités collectives – le design – des machines à écrire ou à calculer – l'art – des artistes, écrivains, graphistes qu'Olivetti impliquait dans ses projets – sont les éléments qui contribuent à améliorer la vie de l'usine et de la communauté, en apportant qualité, beauté, dignité. Les activités d'Olivetti rayonnent depuis Ivrea, une ville proche de la frontière française et qui a récemment été inscrite par l'UNESCO sur la liste du patrimoine mondial en tant qu'exemple de « ville industrielle du XXe siècle ».
Les textes ont été composés par Olivetti à des occasions particulières, dont certains ont ensuite été rassemblés par Olivetti lui-même dans une anthologie en 1960 et réédités récemment par Edizioni di Comunità , la maison d'édition qu'il avait fondée en 1946. La pensée d'Olivetti, que les textes choisis illustrent, est encore aujourd'hui au centre des débats en Italie et dans d'autres pays, en raison de l'originalité de ses objectifs et de l'ampleur de ses buts, qui visent à réunir tous les aspects de la vie humaine.
Cet ouvrage est constitué d'une collection d'écrits et de discours d'Adriano Olivetti, organisés en trois sections différentes : l'usine et la communauté, le travail et ses fins, l'architecture et l'urbanisme. Afin de fournir un cadre historique et d'illustrer l'actualité de la pensée d'Olivetti, les textes sont précédés d'une introduction d'un historien et critique d'architecture, Fabio Gallanti, directeur du musée arc en rêve de Bordeaux, qui présente la pensée et l'activité d'Olivetti, en l'illustrant dans son contexte historique et culturel et en proposant ses aspects les plus originaux et actuels. Une postface du président des Edizioni di Comunità , Beniamino de' Liguori Carino, illustre le projet de maintenir vivant et de diffuser le patrimoine culturel qu'Adriano Olivetti a construit.
Adriano Olivetti (1901-1960), ingénieur, entrepreneur, éditeur et homme politique italien, a dirigé l'entreprise de machines de bureau fondée par son père Camillo, de la fin de la guerre jusqu'à sa mort prématurée et soudaine. En 1948, il fonde le Movimento Comunità en tant qu'« expérience de nouvelle politique », centrée sur la personne, l'autonomie et le fédéralisme. En 1958, il transforme le mouvement en parti politique et entre au Parlement lors des élections politiques.
Attentif aux questions territoriales et urbaines, il reprend la publication de la revue Urbanistica, dont il devient le rédacteur en chef en 1949. De 1950 à 1960, il est président de l'Institut national d'urbanisme, qui a été refondé. En 1946, il fonde les Edizioni di Comunità et le journal mensuel politique et culturel Comunità. Il est le promoteur d'autres initiatives d'édition de périodiques : Metron, Sele Arte, Rivista di filosofia, Zodiac.
Pour construire le siège d'Olivetti et concevoir les machines de bureau, Adriano a fait appel à des architectes italiens et internationaux de premier plan : les Bbpr, Gabetti et Isola, Marcello Nizzoli, Luigi Cosenza, Eduardo Vittoria, Le Corbusier.
Edité par Michela Maguolo et Claudia Mion.
Introduction de Michela Maguolo ; préface de Fabrizio Gallanti ; postface de Beniamino de' Liguori Carino.
Traduit de l'italien par Michel Guéneau.