L'album issu de l'installation audiovisuelle complexe de Marina Rosenfeld autour du microphone, de l'amplification, de la notation et de l'écoute.
Deathstar est un projet développé depuis 2017 autour du microphone – dans les mains de Marina Rosenfeld, un vide, un miroir, un instrument indiscipliné de transformation et de médiation. La musique se donne entendre à l'état de traces, à travers des silences profonds et amplifiés, ponctués d'éruptions soudaines de bruit ou d'une voix au seuil de l'intelligibilité. La sculpture au centre de l'action – un globe en plexiglas abritant un réseau de sept microphones installé à l'origine dans le cadre d'une exposition de l'artiste à Portikus, à Francfort – produit une opération récursive, « écoutant » et remettant en circulation des sons continuellement transformés par la rétroaction et la réflexion acoustique. Cette musique machinique est réitérée dans des versions apparemment sans fin, de manière abstraite et dans une relation évolutive avec les grammaires de la reproduction et de la performance, de la présence, de l'absence et de l'accumulation. Les traces enregistrées de cette installation, retranscrites sous forme de notation musicale, donnent ensuite lieu à une série d'événements-concerts qui explorent les résultats des actes d'amplification, d'écriture et d'écoute.
Les quatre faces de l'album Deathstar suivent quatre événements de ce type : tout d'abord, l'installation dans l'espace d'exposition ; ensuite, l'interprétation au piano, également dans l'environnement machinique de Deathstar, d'un enregistrement de l'installation que Rosenfeld a noté sur papier ; ensuite, la re-notation de ces traces enregistrées sous la forme d'un concerto pour piano et orchestre de chambre, le tout puissamment amplifié par un mur d'amplis de guitare ; enfin, la réduction de l'orchestration à quelque chose qui ressemble à de la musique de chambre, avec des instruments acoustiques chargés de représenter un ensemble de traces toujours plus atténué.
Tout au long du projet, le pianiste virtuose Marino Formenti et les ensembles MusikFabrik (Cologne) et Yarn/Wire (New York) extraient une variété étonnante de sons de leurs lectures des formes écrites et acoustiques de l'œuvre. Deathstar est une œuvre complexe et monumentale d'une compositrice qui explore les limites de la forme du point de « vue » de l'artiste et de l'auditeur.
Marina Rosenfeld est une compositrice et artiste basée à Brooklyn. Ses œuvres explorent les architectures acoustiques et les formes expérimentales de participation et de socialité dans les installations sonores et les performances. Elle s'intéresse notamment la mise en scène du son dans des lieux spécifiques, à la perception, au corps (féminin) et à la diffusion de la voix.
Rosenfeld a collaboré avec de nombreux artistes et mmusiciens, notamment
Okkyung Lee, Marino Formenti, George Lewis,
Christian Marclay, Greg Fox,
Eli Keszler, and
Ben Vida. Elle s'est produite régulièrement avec la Merce Cunningham Dance Company et a créé des partitions pour les chorégraphes Ralph Lemon et
Maria Hassabi. Son travail est présenté aussi bien dans les plus grands festivals musicaux que dans les institutions et biennales artistiques du monde entier.