Ce livre examine les modes d'exécution de l'art contemporain depuis le point de vue de la production, au moyen d'une série de dix-huit entretiens. Il déroule une réflexion plurielle et polyphonique, en réunissant les propos de divers acteurs et actrices de la réalisation des œuvres et de plusieurs générations d'artistes.
En a-t-on vraiment fini avec la main dès lors qu'elle n'est pas au travail ? À l'opposé de ce que déclaraient différents artistes des années 1960, ne peut-on pas considérer qu'en dehors des processus d'exécution, elle est à même de mettre en forme ce qu'ils dénommaient « la conception » de l'œuvre ? N'y a-t-il pas lieu de s'interroger sur les fonctions qu'elle assume paradoxalement dans des pratiques de délégation ou dans des gestes qui ne requièrent pas a priori des compétences manuelles spécifiques ? L'artiste qui au contraire ne confie pas à d'autres la réalisation de ses pièces, est-il/elle forcément seul.e à faire œuvre ? Qu'en est-il des matériaux, des procédés, des outils ? Et comment est-il possible d'user du faire artistique pour penser les problèmes qui se posent dans le monde du travail ?
Telles sont les questions qui, dans ce livre, sont examinées depuis le point de vue de la production, au moyen d'une série de dix-huit entretiens.
Faire, faire faire, ne pas faire déroule une réflexion plurielle et polyphonique, en réunissant les propos de divers acteurs et actrices de la réalisation des œuvres et de plusieurs générations d'artistes :
John M Armleder,
Pierre-Olivier Arnaud et Julie Portier,
Christian Bernard, Gabriele Di Matteo, Sylvie Eyberg, Christian Gonzenbach,
Wade Guyton, Fransje Killaars et Roy Villevoye, Stéphane Kropf,
Pierre Leguillon,
Anita Molinero,
Émilie Parendeau,
Claude Rutault, Zoë Sheehan Saldaña, Wim Starkenburg,
Joëlle Tuerlinckx et Remi Verstraete.
« S'il est une question qui n'en finit pas de susciter la controverse, c'est bien celle des
faires en art. Les presses du réel éditent un ouvrage composé d'une série d'entretiens sur la question de la production en art à l'aune de la matérialisation et de la production d'artefacts, donnant la parole aux acteurs du
monde de l'art – si cher à Arthur Danto [...].
Ce recueil d'entretiens apparaît donc à point nommé, d'autant plus qu'il vise moins à dogmatiser qu'à apporter des éléments de réponse à ces questions du
faire et, à travers les témoignages d'acteurs du monde de l'art, à nourrir le débat quant à la définition de l'artiste, du plasticien, de l'ouvrier ou de l'artisan. »
Emilie Belkessam,
Critique d'art
Jean-Marie Bolay est historien d'art, formé aux universités de Genève et de Francfort-sur-le-Main. Il s'intéresse tout particulièrement à l'art contemporain et à l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme. Il a ainsi été amené à étudier et à interroger le travail de l'artiste français Alain Bublex avant de se consacrer à l'artiste et théoricien de l'art György Kepes.
Bénédicte le Pimpec est commissaire d'exposition, diplômée des Beaux-Arts de Brest et d'un master en pratique curatoriale de la HEAD – Genève.
Après avoir enseigné à la HEAD – Genève de 2008 à 2018,
Valérie Mavridorakis est professeure d'histoire de l'art contemporain à Sorbonne Université. Ses recherches portent principalement sur l'art américain des années 1960 et 1970, en relation avec des problématiques culturelles diversifiées.
Ileana Parvu est professeure d'histoire et de théorie de l'art à la Haute école d'art et de design HEAD – Genève. Ses recherches – sur les avant-gardes du début du XXe siècle, sur des artistes des années 1980 et 1990, sur la décennie 1970 en Roumanie – ont porté une attention particulière à l'intrication de l'histoire et de la théorie de l'art, à la matérialité des œuvres et à leurs modes d'exécution.