Un village, des habitants, neuf personnages, des enfants, une forêt. Trois saisons : l'hiver, le confinement et le printemps. Bruissons est le récit d'un voyage immobile légèrement perturbé. Une exposition – des images, du sonore. Et un livre.
Lors de récents projets, Jean-Guy Coulange a longé des fleuves et des mers ou arpenté des îles. Au cours de l'année 2020, il a été invité en résidence au Village, site d'expérimentation artistique de Bazouges-la-Pérouse (35). Une habitation, une expérience nouvelle ; avec micros, appareils photographiques et carnets.
Cela n'aura échappé à personne, l'année 2020 ne se déroule pas comme prévu. L'hiver n'en avait pas encore terminé que l'on sentit un frémissement. Pas un frémissement de printemps, les premiers bourgeons, les premières douceurs. Un frémissement venu d'ailleurs, d'un autre genre, d'une autre peur, d'un autre monde. Un virus qui s'immisce, terrorise, tue, qui bloque tout sur son passage. Confinement. Un no man's time, une cinquième saison, sans raison, une non saison. Et puis, comme s'il avait joué des coudes pour se frayer un espoir de renaissance, arriva enfin le printemps.
« Jean-Guy Coulange enregistre les sons à pas de velours, son œuvre ne fait pas de bruit, mais construit imperturbablement des réseaux de significations, cherchant la densité de présence à partir d'un territoire géographique circonscrit (les fleuves Somme et Rance, l'île de Groix, le Finistère Sud), plutôt que la dispersion dans l'agitation ou l'inquiétude stérilisante. »
Fabien Ribéry, L'Intervalle
Publié à l'occasion de l'exposition de Jean-Guy Coulange au Village, Bazouges-la-Pérouse, en 2020.
Film sonore réalisé au cours de la résidence de création de Jean-Guy Coulange au Village :
https://vimeo.com/460825202.
Visite de l'exposition :
https://vimeo.com/507890438.
Jean-Guy Coulange (né en 1955 aux Arcs, France) a d'abord été compositeur et multi-instrumentiste pour la chanson, le théâtre, la radio ou le cinéma. Depuis 2008, après une formation de technicien son à l'INA, il se consacre exclusivement à la création
sonore et
radiophonique.
Jean-Guy Coulange aime arpenter et traverser le
paysage pour s'y confronter, y capter les histoires et les réalités sociales de territoires maritimes, fluviaux ou industriels. A l'aide d'un crayon, d'un micro, d'un appareil photo ou de pinceaux, il réalise des portraits de ces différents espaces. Leurs quintessences se diffusent dans des essais radiophoniques, se déploient au travers d'écrits, d'aquarelles, de photographies et vidéos. Les œuvres protéiformes invitent à naviguer le long des chemins parcourus par l'artiste. Politiques et sociologiques, poétiques et enthousiastes, elles plongent le public dans des fragments paysagers marqués par la réalité du temps qui passe.