L'ESAAA (École supérieure d'art Annecy Alpes) et le
CPG (Centre de la photographie Genève) ont mis en place en 2018 une plateforme collective de recherche et de création : « Effondrement des Alpes ». Avec des scientifiques et de multiples concerné·e·s, des artistes observent la morphologie des paysages, décrivent ce qui s'effondre et agencent des savoirs pour accompagner les modifications en cours. Ils et elles expérimentent, produisent des formes et des situations, et contribuent à la germination d'imaginaires disponibles pour vivre dans le nouveau monde qui apparaît peu à peu : des imaginaires pour quand la montagne ne sera plus blanche, mais verte. Pour quand elle ne sera plus un refuge, mais un lieu instable, incertain. Quand elle ne sera plus fraiche, généreuse réserve d'eau de l'Europe, mais asséchée, tropicalisée par ses orages... Car en effet, la montagne est de nouveau vivante, mouvante, comme accélérée. Elle s'adresse à nous et demande de l'habiter, la cultiver, s'y déplacer et faire société d'ores et déjà autrement.
Ce
premier journal redistribue une partie des archives de la première année d'activité de la plateforme de recherche « Effondrement des Alpes » : des journées d'étude ont été menées et les communications qui s'y tinrent constituent une partie du corpus d'archives de ce journal. Ces rencontres permirent des échanges de documents, d'images et d'œuvres pour parties consultables dans cette publication. Enfin, des expériences ou des ateliers eurent lieu sur des territoires alpins spécifiques, autour d'Annecy, mais aussi dans les Abruzzes, le Tessin, les Bauges, Embruns, Digne-les-Bains, et là encore, quelques-unes des formes qu'elles produisirent trouvent leur place dans cet ouvrage.
Cependant ce
premier journal est un objet dorénavant autonome et il appartient au lecteur ou à la lectrice de l'activer. Séparé du flux vivant et collectif qui lui fournit ses ingrédients, le
premier journal a pour vocation de faire se combiner les informations, avec ce que chacun·e sait par ailleurs. Il n'y a pas de synthèse dans ce
premier journal. Il est plutôt envisagé comme un ensemble d'objets chargés d'énergies, objets et ensemble avec lesquels il est proposé d'établir des relations.
En 2021, avec le
deuxième journal, sera partagé dans un essai ce que cette recherche collective aura imposé comme pensées, théories et actes. Puis, avec le
troisième journal, dernière publication prévue pour conclure la recherche, et qui ressemblera davantage à un catalogue, ce seront les œuvres produites dans le cadre du projet Effondrement des Alpes qui parleront : des objets complexes plutôt que des objets simples, des formes emmêlées car il n'y a rien qui ne soit emmêlé.
Contributions de
Hicham-Stéphane Afeissa,
Naïm Aït-Sidhoum,
Madeleine Aktypi,
Mabe Bethônico,
Filippo Broggini,
Martine Buissart,
Gabrièle Čepulytė,
Stéphanie Cherpin,
Gilles Clément,
Nicolas Crispini,
Camille Ducellier,
Jaider Esbelle,
Laurent Faulon,
Marine Forestier,
Fabrice Gabriel,
Cécile Guichard,
Michaël Ghyoot,
Émilie Hache,
Anne-Sarah Huet,
It's Our Playground (IOP),
Benoît Jeannet,
Béatrice Josse,
Fernanda Kaingáng,
Olivier Labuissière,
Quentin Lazzareschi,
Jade Lindgaard,
Emmanuel Louisgrand,
Stephen Loye,
Patrice Maniglier,
Ingrid Merckx,
Vincent Mignerot,
Julie Portier,
Sonia Pérez,
Kenneth Rabin,
Ludovic Ravanel,
Claude Reichler,
Restauro (Jorge Menna Barreto / Joélson Buggilla),
Emmanuel Salim,
Mathilde Sauzet,
Marina Seretti,
Federica Tamarozzi,
Joël Serralongue,
Agnès Sinaï,
Didier Tallagrand,
Ana Teixeira Pinto,
Collectif Tesoro,
Sabine Tholen,
Nicolas Tixier,
Daiaira Tukano,
Claire Viallat,
David Zerbib,
Amédée Zryd.
Voir aussi
Effondrement des Alpes – 2e journal.