La réédition-palimpseste des préfaces publiées dans les différentes éditions du catalogue du musée national de Damas, de 1919 à la fin du siècle dernier.
Ceci est un livre-préface. Une préface composée d'autres préfaces. En l'occurrence celles publiées dans les différentes éditions du catalogue du musée national de Damas, de 1919 à la fin du siècle dernier – préfaces qui se retrouvent ici, non seulement annotées, mais aussi accompagnées de documents d'archives et de chroniques historiques. Il s'agit donc d'une réédition-palimpseste ou d'un guide intempestif à travers les vies du musée et de son catalogue. Comme pour en observer, à la manière d'une analyse structuraliste, les «
variations du mythe » ou le corps multiple. On y appréhende le musée national de Damas par une constellation de dates historiques, mais aussi de microhistoires et de survivances iconographiques. Ou comment l'histoire, au sens plus large et y compris au sens tragique, transparaît à travers les murs du musée, ses collections, ses réserves, ses représentations nationales et intimes, son périmètre réel comme sa tendance nomade.
Mathilde Ayoub est une chercheuse et curatrice franco-syrienne. Sa recherche sur l'histoire trouble du musée national de Damas débute en 2019, par la découverte du catalogue de ce musée, édité à l'occasion de son cinquantenaire en 1969. À l'occasion de son centenaire (création du musée en 1919 par l'Académie arabe, juste avant le mandat français) l'idée émerge chez Mathilde Ayoub de prendre toutes les éditions de ce catalogue (de 1919 à 1999) et leur « préface » comme pièces à conviction – dans l'objectif de réaliser un guide intempestif qui questionne les archives (et les vies) du musée.