Une histoire transdisciplinaire des expositions : à la croisée de l'histoire de l'art, des sciences et de la
philosophie, cet ouvrage, basé sur un projet de recherche, explore le rôle que
l'exposition a joué dans la construction des catégories conceptuelles de la
modernité, au-delà du cadre des institutions
artistiques, et présente un modèle historiographique à la fois esthétique et
épistémique.
L'histoire des expositions fait actuellement l'objet d'un fort regain d'intérêt. Alors qu'aujourd'hui le « medium » de l'exposition offre à de nouvelles pratiques artistique une scène sur laquelle émerger, il cristallise aussi d enombreux néo-positivismes institutionnels relatifs à l désignation ontologique « art ». L'exposition, à la recherche de ses formes autoréflexives (comme en quête de son propre modernisme), semble être en train de devenir un genre d'art en soi. En prenant de la distance sur la multiplication actuelle des études relatives au curating, ce projet de recherche propose d'entreprendre une histoire de l'exposition de l'art à partir d'une généalogie élargie débordant le cadre strict des institutions artistiques. Le projet de recherche Théâtre, jardin, bestiaire : une histoire matérialiste de l'exposition propose de considérer l'exposition comme un genre, et de s'interroger sur sa place dans une géographie étendue des frontières et lignes de partage conceptuelles qui ont historiquement structuré l'espace de l'art et continuent de l'animer aujourd'hui. Il s'agit de réinscrire le genre de l'exposition à la fois dans l'histoire du modernisme et dans la cosmographie moderne qui l'a vu naître, dans ce qu'il conviendrait d'appeler la matrice anthropologique de la modernité : ses divisions épistémiques, ses découpages ontologiques, son économie politique, ses horizons négatifs.