En 2008, l'artiste suisse Thomas Krempke commence à réaliser des photographies quotidiennement. Il les imprime et les colle dans des cahiers, les agence et écrit à leur sujet. Le résultat constitue un journal de ses perceptions, un journal photographique, une cartographie de ce qu'il voit. Il photographie où qu'il soit, quelles que soient les conditions. Il n'enlève ni n'ajoute rien aux images, pas même la lumière. Les images ne montrent aucun événement extraordinaire : pas de guerres, de misère, de paysages exotiques, mais la vie dans toute sa quotidienneté. Pourtant, photographier le quotidien le modifie lui-même : le monde change au fur et à mesure que l'appareil plonge toujours plus profondément sous la surface apparente des choses, leur conférant une nouvelle dignité et une certaine poésie en modifiant les échelles de grandeur et d'importance.
Krempke oppose ses photographies au flot omniprésent d'images médiatiques, créant ainsi son propre monde parallèle, comme dans la mémoire ou dans les rêves.
Thomas Krempke (né en 1957 à Zermatt, vit à Zurich) a étudié la photographie de 1979 à 1983 à la Haute École d'art de Zurich et a réalisé plusieurs films. Il a également travaillé comme caméraman et commissaire pour des festivals de cinéma. Il travaille à présent principalement à la postproduction de longs métrages et de films documentaires. Des extraits de ses journaux photographiques ont été montrés lors de diverses expositions depuis 2012.