Ce numéro d'Espace art actuel propose diverses approches concernant ce que peut être le point de vue animal, à travers un ensemble de contributions qui réfléchissent à ce nouvel état relationnel dans lequel les animaux peuvent prendre part à l'activité artistique.
Depuis l'art rupestre jusqu'aux photographies animalières d'aujourd'hui, sinon aux documentaires télévisuels ayant pour sujet la vie et l'environnement de plusieurs espèces animales, les êtres humains ont toujours représenté, par divers moyens techniques, le vivant non humain. Dans la tradition rationaliste occidentale, cette représentation a souvent été réduite à l'aspect physique; les animaux n'ayant ni langage pour s'exprimer, ni raison pour penser. Ce n'est qu'au 19e siècle que certains penseurs verront dans leur capacité de souffrir un terrain propice à la bienveillance des humains. Pourtant, malgré l'émergence de ce nouveau rapport face à la condition animale, le monde de l'art - comme pour plusieurs autres sphères de la société - a mis du temps à en prendre acte. Encore de nos jours, plusieurs pratiques artistiques s'acharnent à exposer dans certaines de leurs œuvres les traitements violents que nous faisons subir aux animaux. Mais, contrairement à ces démonstrations où la vie animale est réduite à un bien de consommation, le dossier de ce n° 121 propose diverses approches concernant ce que peut être le point de vue animal. Il propose des contributions qui réfléchissent à ce nouvel état relationnel dans lequel les animaux peuvent prendre part à l'activité artistique.
Fondé en 1987 à Montréal, dirigé depuis 2013 par André-Louis Paré, Espace art actuel est un périodique triannuel bilingue qui se consacre à la promotion des pratiques artistiques en lien avec le domaine de la sculpture, de l'installation ou de toute forme d'art associée à la notion de la spatialité.