Monographie présentant un ensemble photographique immortalisant les intérieurs du Palais des Nations à Genève, avant leur rénovation. L'ouvrage de François Vermot est le testament visuel de ce complexe labyrinthique à l'architecture autoritaire, construit dans les années 1930, siège de la Société des Nations puis centre européen des Nations Unies.
François Vermot, né en 1987 dans le canton de Neuchâtel et Fribourgeois d'adoption, a eu l'excellente idée de fixer en images les intérieurs du Palais des Nations avant son rajeunissement. Il s'agit du plus long chantier de rénovation d'Europe. D'une durée de cinq ans, ils ont débuté en mars 2017 et doivent s'achever à l'été 2023.
Les photographies de ce livre célèbrent le Palais des Nations témoignant de l'imposant labyrinthe composé de couloirs et d'allées, de galeries et de corridors. Inévitablement, on songe au roman d'Albert Cohen Belle de Seigneur et on s'attend à chaque instant à apercevoir Adrien Deume, préoccupé de croiser un supérieur sur le chemin des toilettes et éventuellement disposé pour un court échange qui pourrait par la suite lui permettre de grimper dans la hiérarchie de la Société des Nations. On passe sans fin devant des portes de bureau en bois fermées derrière lesquelles on imagine les « comploteurs » tailler leurs crayons à l'aide de machines Caran d'Ache en fonte.
Joerg Bader
Publié suite à l'exposition collective « Ça c'est Genève ! THIS IS GVA! » au Centre de la photographie Genève, du 28 février au 13 mai 2018.
Cinéaste et photographe autodidacte, François Vermot (né en 1987 à Neuchâtel, vit et travaille à Fribourg) a capturé ses premières images à l'âge de 12 ans avec le caméscope familial. Parallèlement à ses études de géographie à l'Université de Fribourg, il réalise ses premiers documentaires – les portraits d'une sensibilité particulière des lieux où vivaient les personnes qu'il a filmées. En parallèle, il a développé une passion pour la photographie et la lumière, observant ce qui se passe quand il ne se passe rien. Il quitte régulièrement sa vie quotidienne pour un mois ou plus, se perdant volontairement dans une nouvelle ville, recréant sa vie pour un temps, quelque part différent. Il a ainsi développé des œuvres qui rendent hommage à la banalité d'un lieu, à la banalité de la réalité.