Recueil constitué de trois longs poèmes méditatifs en prose, publié pour la première fois en 1972 : un chef-d'œuvre provocateur qui a participé à l'établissement d'une nouvelle forme poétique.
« Trois poèmes ou la méditation : sur le jeune âge et le temps manqué ; sur ce que l'on rêverait parfois qu'il advienne ; sur sans les oublier en rien mais plus loin encore qu'hier et demain ; donc sur la royauté finale, à l'instant, de l'instant ; sur l'observation méticuleuse du déroulement incessant des mouvements de la conscience tandis même qu'elle se déroule, se déplie, constamment ; sur cette espèce de danse ; sur le désir et la nécessité aussi, un jour ou l'autre, d'un grand chambardement intérieur, d'une vraie révolte au dedans ; sur la matérialisation en mots des si fugaces mais si puissantes apparitions de ce soulèvement, quand il affleure ; sur effectivement fugaces, vite balayées par les heures, les jours, les années, mais repoussant chaque fois telle queue de lézard ; sur magique ; sur l'amour et ses labyrinthes ; sur une pensée donc en méditation, mais qui n'aurait pas vraiment de règles, qui plutôt se baladerait, flânerait où elle veut, quand elle veut, aussi libérée que divagation, sa sœur chérie, ou peut-être jumelle… »
Franck André Jamme
John Ashbery (1927-2017) est l'auteur d'une œuvre
poétique immense qui fait l'unanimité tant auprès des mouvements d'avant-garde que des milieux académiques. En témoignent les trois prix qu'il reçoit en 1975 pour
Self-Portrait in a Convex Mirror (Pulitzer, National Book Award, National Book Critics Award).
Avec
James Schuyler, Kenneth Koch et Barbara Guest, il constitue ce qu'on a appelé la première génération de l'
Ecole de New York.