Dans cet ouvrage, le réalisateur Rudolf di Stefano parle de
cinéma à travers tout un jeu de citations de quatre personnalités qui illuminent la contemporanéité cinématographique comme quatre phares incontournables : Robert Bresson,
Jean-Luc Godard et le couple
Jean-Marie Straub & Danièle Huillet.
Le dispositif citationnel est partagé en trois parties (1. Bresson – 2. Godard – 3. Huilllet/Straub), eux-mêmes divisés chacun en cinq sous-parties thématiques (sur des sujets tels que le rythme, le rapport au texte, le corps, la notion de travail, l'homme/la femme, l'éventail des sentiments, le politique…). Il sert à la fois de partition et de charpente à la dérive réflexive de l'auteur, qui utilise les paroles de ces « maîtres » à penser (et à filmer) pour alimenter et conduire sa propre réflexion sur son rapport au monde via le cinéma, ouvrir des chantiers théoriques et inventer une langue qui serait celle d'un cinéma qui s'invente du présent. Ce livre, découpé en plans-séquences, est à la fois un dispositif poétique, un roman de la pensée, un film en mots.
En 2001, Rudolf di Stefano (né en 1970 en France, vit et travaille à Montreuil) crée avec d'autres (dont Sol Suffern-Quirno), l'AAPM, unité de production, et le DOJO CINÉMA, unité de réalisation
cinématographique, qu'il développe et anime pendant plusieurs années. Dans ce cadre, il coréalise une vingtaine de films courts, moyens et longs. En 2006, une rétrospective de leurs films est organisée au Ciné 104 de Pantin à l'occasion du Festival Côté Court. Parallèlement, ils publient aux éditions Paris-Expérimental un ouvrage qui a pour titre
Enoncer un public. Depuis 2009, avec Sol Suffern-Quirno, il continue le travail cinématographique,
Nos yeux se sont ouverts fut le premier film de cette nouvelle étape. Entre 2010 et 2014, ils réalisent plusieurs films dont
Vies parallèles. Par ailleurs, durant l'année 2008-2009, Rudolf di Stefano anime un atelier d'investigation cinématographique à la Maison du Film Court, qui a pour objectif de dégager du cinéma ce qui est son invention propre : sa singularité, au travers de trois cinéastes que sont Robert Bresson,
Jean-Luc Godard,
Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Aujourd'hui Rudolf di Stefano anime avec le compositeur François Nicolas des séances trimestrielles « Qui-vive » au Ciné 104 de Pantin. Ces séances se veulent un lieu d'élaboration d'une nouvelle forme d'entrelacement entre cinéma, poésie, musique, politique, mathématiques, etc.