Interprétation audacieuse et vivifiante de l'une des œuvres philosophiques les plus marquantes du XXe siècle, Le principe d'anarchie a influencé de nombreux philosophes français contemporains. Trente ans après la première publication, cette nouvelle édition témoigne que cette œuvre longtemps épuisée n'a rien perdu de son actualité ni de sa force.
Par une lecture à rebours de l'œuvre de Martin Heidegger, Reiner Schürmann vise à mettre au jour ce qu'il identifie comme son impensé : le principe d'
anarchie. Affirmant que le projet de destruction de l'ontologie annoncé dans
Être et temps n'est pleinement intelligible qu'à partir des derniers jalons de cette pensée, Schürmann fait ainsi apparaître ce que Heidegger n'avait pu expliciter lui-même. Selon lui, la question de l'être telle qu'elle est posée par le philosophe de Fribourg est indissociable de celle de l'agir. Déconstruisant la métaphysique occidentale, Heidegger aurait ainsi sapé toute possibilité de donner une
arché à l'action humaine. Le paradoxe d'un principe d'anarchie, principe de « dépérissement de la règle », est aux yeux de Schürmann ce qui permet de penser l'ambiguïté de la transition opérée par Heidegger.
« La plus originale des lectures jamais faites de Heidegger. »
Philosophie magazine
Nouvelle édition de l'ouvrage paru en 2013 (ISBN 978-2-88928-004-9).
Philosophe allemand, Reiner Schürmann (1941-1993) est né à Amsterdam et a vécu en Allemagne, en Israël et en France avant d'immigrer aux États-Unis dans les années 1970, où il a été professeur et directeur du Département de philosophie à la New School for Social Research de New York. Il est l'auteur de trois livres sur la philosophie, tous écrits en langue française :
Maître Eckhart et la joie errante,
Le principe d'anarchie : Heidegger et la question de l'agir et
Des hégémonies brisées.
Les Origines est son seul travail de fiction. Il n'a jamais écrit ni publié dans son allemand natal.
Académiquement peu visible, la pensée de Reiner Schürmann est aujourd'hui reconnue
par
Jacques Derrida, Dominique Janicaud, Gérard Granel, Giorgio Agamben ou
Mehdi Belhaj Kacem, lequel
la situe « véritablement à la hauteur de celle de Alain Badiou ».