Depuis 1991, Robert Milin crée des œuvres avec des gens sollicités pour une pratique qu'ils adoptent dans leur quotidien. En 2015, il repart à la rencontre de ces personnes ayant collaboré avec lui, en tant que jardiniers, cyclistes, habitants d'un quartier… afin de leur donner la parole sur cette expérience. Le livret comprend un entretien de Robert et Delphine Milin et une chronologie des travaux de l'artiste.
Depuis plus de 25 ans, Robert Milin propose au fil de ses œuvres une conception de l'espace pensée comme une relation forte entre un milieu et des gens. L'artiste définit ainsi des processus qui se construisent dans la durée aléatoire des lieux de vie et des relations sociales. La participation d'individus ou de groupes, avec lesquels il détermine un mode de fonctionnement, se traduit par le don de photographies, la création et l'entretien d'un jardin, l'aménagement d'espaces en galerie, l'élaboration d'œuvres sonores ou de portraits filmés… En 2015 et 2016, Milin décide de repartir à la rencontre de différentes personnes ayant collaboré à ses œuvres, en tant que jardiniers, bricoleurs inventifs, propriétaires de chien, éleveurs, habitants d'un quartier ou d'un village… L'artiste a souhaité leur donner la parole sur l'art élaboré ensemble, à partir de leur expérience commune, le temps d'une œuvre. Les conversations sont entrecoupées d'images d'archives et de pensées autobiographiques de l'artiste. Un livret incluant un entretien entre Delphine et Robert Milin nous éclaire sur sa démarche et contextualise les projets abordés dans le film.
Après des études supérieures de Droit et de Sciences Politiques, Robert Milin (né en en 1951 à Brest) a développé une œuvre plastique qui l'a conduit à réaliser, en France et à l'étranger, de nombreux projets. Dans son travail d'artiste, il est généralement invité par des habitants, des associations, départements, des villes, des centres d'art, à produire des œuvres aussi bien dans la ville, que dans les paysages ruraux. Il s'agit d'œuvres éphémères ou durables, puisant dans le quotidien des habitants, jouant sur des contractions du privé et du public par intrusions ou retournement de l'un dans l'autre. Ainsi, Robert Milin définit des processus qui se construisent dans la durée aléatoire des lieux de vie et des relations sociales. La participation d'individus ou de groupes, avec lesquels l'artiste détermine un mode de fonctionnement, se traduit par la gestion d'un tableau, la réalisation de portraits en mouvement – vidéos – le don de photographies, la création et l'entretien de jardins, l'aménagement d'espaces en galerie, le témoignage de situations quotidiennes, le « gardiennage » et l'entretien ce qui a été réalisé en commun.