Articulé autour d'un entretien au long cours entre Robert Filliou et Irmeline Lebeer (lui-même structuré en abécédaire allant des termes « amitié » à « zen »), ce catalogue, illustré de nombreuses reproductions d'œuvres et d'images d'archives, constitue une rétrospective complète de l'œuvre plastique du poète, dramaturge, artiste et penseur français, figures clé, parmi les plus influentes, de l'art de la seconde moitié du XXe siècle.
Publié suite à l'exposition « Robert Filliou – Le secret de la création permanente », M HKA, Musée d'art contemporain d'Anvers, du 13 octobre 2016 au 22 janvier 2017.
Artiste français, Robert Filliou est né à Sauve (Gard) le 17 janvier 1926 et décédé aux Eyzies de Tayac (Dordogne) le 2 décembre 1987. À l'âge de 17 ans, en 1943, il rejoint la Résistance communiste (FTP). Après la guerre, il part aux États-Unis ; il reste employé chez Coca-Cola pendant deux ans. Il fait alors des études d'économie à l'Université de Californie à Los Angeles, obtenant un MA en 1951. C'est comme économiste qu'il travaille à Séoul (Corée) au service de l'Agence de reconstruction coréenne des Nations Unies, entre 1952 et 1954. Abandonnant alors ses fonctions, il consacre son temps à voyager, séjournant en Égypte et en Espagne. En 1957, il s'installe à Copenhague, où il épouse Marianne Staffeldt. En 1959, il rencontre Daniel Spoerri à Paris qui lui fait connaître l'avant-garde artistique, et l'année suivante Emmett Williams, avec qui il aura une collaboration artistique fructueuse. Il commence à écrire des pièces de théâtre :
C'est l'ange,
Soumission au possible… Parmi ses première œuvres, l'
Étude d'acheminement de poèmes en petite vitesse, qui propose l'envoi par la poste de poèmes-objets, ou
La Sémantique Générale, un alphabet illustré, ouvrent sur un territoire original s'étendant entre objets, action et poésie. En juillet 1962, il présente dans les rues de Paris sa
Galerie Légitime, contenant des œuvres de
Ben Patterson dans une casquette. Après un séjour à New York en 1964, il tient avec
George Brecht La Cédille qui sourit à Villefranche-sur-mer, près de Nice, entre juillet 1965 et mars 1968 ; il s'agit pour lui de la première incarnation d'un « Centre international de création permanente ». Si sa participation Ã
Fluxus fut limitée, son œuvre ultérieure en incarne tout l'esprit. De l'
Autrisme (« quoi que tu fasses, fais autre chose ») au
Principe d'équivalence (entre le « Bien-fait », le « Mal-fait » et le « Pas-fait »), de la
Création Permanente au
Territoire de la République Géniale, l'art est pour lui l'instrument d'une utopie sociale, valorisant la création dans la vie quotidienne. En 1985, il se retire dans un monastère bouddhiste en Dordogne.
Voir aussi
Pierre Tilman : Robert Filliou, Nationalité poète ;
Cyrille Bret : Robert Filliou et sa recherche.