Ce numéro aborde la question du (contre-)monument à travers un ensemble d'articles sur l'identité nationale, l''immersion au service de la mémoire, les protocoles optiques, l'installation
Soft Power d'Alexandra Pirici, la galerie Kai Dikhas,
Thomas Hirschhorn, le mémorial aux victimes du communisme…
Ce numéro de la revue Espace art actuel a pour thème «, Monuments/contre-monuments ». L'idée du monument n'est pas récente. Elle émerge avec la conscience de l'histoire. Selon l'étymologie latine, monumentum signifie «, ce qui rappelle le souvenir », le monument a donc valeur de commémoration. Par sa présence, le monument sollicite notre attention quant à ce qui a été et, de ce fait, devrait nous sensibiliser à l'avenir. S'y faufile subtilement un devoir de mémoire. Mais cette vision commémorative a-t-elle encore son importance ? Ce devoir passe-t-il nécessairement par la construction d'un monument qui se veut permanent ? C'est qu'un monument – surtout lorsqu'il évoque un évènement éloigné – s'expose sans ne plus rien imposer. Il est là pour la célébration officielle, celle où la mémoire est convoquée sans l'effort demandé pour qui veut réellement se souvenir. À plus forte raison, si les monuments donnent l'illusion d'une mémoire commune.
Fondé en 1987 à Montréal, dirigé depuis 2013 par André-Louis Paré, Espace art actuel est un périodique triannuel bilingue qui se consacre à la promotion des pratiques artistiques en lien avec le domaine de la sculpture, de l'installation ou de toute forme d'art associée à la notion de la spatialité.