Dossier thématique consacré aux fétiches dans l'art (ready-mades, esthétique du fétichisme de la marchandise, Benoît Pype et
Kapwani Kiwanga, entretien avec
Musa paradisiaca…), hommage à l'artiste Mathieu Lefèvre dans la section « événements », essai de Jean-Alexandre Perras et Érika Wicky sur l'exposition « Sensorium » à la Tate Britain, rubriques habituelles…
Depuis quelque temps déjà, plusieurs expositions d'arts visuels font la part belle aux objets. Non pas les objets qui, par leur statut ou leur mise en vitrine, ont déjà une valeur esthétique inhérente à ce qu'elle représente au sein du monde de l'art, mais plutôt ceux qui partagent notre quotidien et qui s'accumulent autour de nous, alors que certains, devenus inutiles, pourraient être détruits. Loin d'être des objets à observer selon les paramètres rigoureux de l'épistémologie, ces objets fabriqués pour leur usage au quotidien, sinon pour la décoration, côtoient nos espaces familiers, affectent notre existence personnelle. Mais pourquoi s'y intéresser dans le domaine de l'art contemporain ? Est-ce une façon de résister au système des objets voué à la détérioration programmée ? Est-ce pour combattre l'esthétique de l'immatérialité, en soulignant l'importance de s'entourer de choses qui, en tant qu'objet d'affection, participent de notre subjectivité ? En leur offrant une « seconde vie », ce phénomène de réinscription d'objets au sein d'une écologie de la conservation est-il si éloigné de ce que l'on entend par objet-fétiche ?
Fondé en 1987 à Montréal, dirigé depuis 2013 par André-Louis Paré, Espace art actuel est un périodique triannuel bilingue qui se consacre à la promotion des pratiques artistiques en lien avec le domaine de la sculpture, de l'installation ou de toute forme d'art associée à la notion de la spatialité.