D'une révolution industrielle à l'autre, les
musiques populaires aux avant-postes des transformations sociales à l'œuvre dans les sociétés contemporaines.
« D'une révolution à l'autre ». C'est le titre que
Jeremy Deller avait choisi pour son exposition au
Palais de Tokyo afin de souligner les liens inattendus entre le déclin de l'industrie manufacturière et la naissance de l'industrie musicale.
Les contributions de chercheurs en sciences sociales, réunis ici sous la direction de Stéphane Dorin, et précédées d'un entretien avec Jeremy Deller, prennent toutes au sérieux les musiques populaires, dans leurs dimensions industrielles et commerciales, mais aussi dans leur propension à renouveler les pratiques culturelles, les politiques économiques et les esthétiques.
Révolutionnaires, les musiques le sont donc bel et bien, à la fois par leurs origines lointaines, dans la naissance du capitalisme industriel et commercial au XIXe siècle, et par leur impact, numérique ou non, sur nos manières d'écouter, de voir et de vivre ensemble au début du XXIe siècle.
Stéphane Dorin est sociologue. Maître de conférences à l'université Paris 8, il a étudié les processus de diffusion du jazz et du rock en Inde, contribuant ainsi à une sociologie de la globalisation des musiques populaires. Il poursuit ses recherches sur la musique en s'intéressant aux transformations du goût musical, savant et populaire, à l'ère des industries culturelles et des médias.