« Quelle est l'ampleur de votre attention de nos jours ? Quand vous écoutez de la musique, votre téléphone portable sonne, le ping de votre e-mail tinte, même l'aspirateur interfére sur votre attention soutenue.
Mais quelques artistes vous absorbent encore totalement, asseyez-vous et concentrez le focus sur leur travail comme s'il s'agissait d'une nouvelle, ou d'un film. Le nouvel album de Norscq est comme cela, conçu comme un voyage à travers un paysage qui mixe musique concrète et rock, guitare typées expérimentales tout en étant très divertissantes. Pour re-situer Norscq il a fondé dans les années 80 le groupe français
The Grief, ainsi que de nombreux projets parallèles. Pour ce projet Il a tissé une histoire de manière à ce que ce soit la bande sonore d'un film oublié (de Véronique Ruggia), intitulé « Gelatinosa Substancia », Norscq l'aurait découvert quelque part dans un grenier en Bretagne.
Sa musique développe cette longue histoire à travers les titres de l'album, pas uniquement à l'aide de mots mais aussi dans des changements constants de structures sonores. La Dark Electronica est un moyen d'obtenir des riffs singuliers et norscq n'a rien contre les constructions Funk Rock. Certains moments rappellent Four Tet, voir même les mélanges suggestifs de Fatboy Slim.
« Il est vrai que les douces amertumes… » commence avec un couplet beatnick (« You dig ? You dig ! »), puis s'aère vers une série de boucles et atmosphères, pour ensuite enchainer sur des battements, et continuer sa lente progression. J'ai aussi l'impression que Norscq adore la joyeuse et bruyante anarchie des Marimba Mexicains quand il place en début d'album un field recording ramené d'un de ses voyages. Les titres plus sombres fonctionnent aussi : « En ce temps là… » distille des accords de guitare dans une atmosphère menaçante, accompagné du trombone plein de caractère de Joël Lainé. Pour terminer Il n'y a pas de titre typique, vous avez juste à vous asseoir et prendre l'œuvre toute entière. »
Clive Bell,
Wire Magazine
Musicien électronique, producteur et ingénieur du son français, également vidéaste et acteur à ses heures, Norscq (Jean-Louis Morgère) est un pilier de la scène musicale française underground depuis les années 1980.
Il est membre fondateur en 1984 du groupe culte et iconoclaste The Grief et du label Les Nourritures Terrestres. À partir de 1998, il a produit deux albums sous le nom de The Atlas Project puis a travaillé à partir de 2000 sous son propre nom mais aussi en collaboration avec
Black Sifichi dans leur duo Super Stoned qui a pris forme en 2004. Il est connu pour être musicalement imprévisible, développant un art tout particulier du ciselage et de la sorcellerie dans son approche du façonnage du son. Cette qualité a amené de nombreux musiciens, performers (
Cocoon, Colder, Von Magnet,
Marc Ribot, Jack Dangers,
JG Thirlwell,
Simon Fisher Turner, Quattrophage, Wild Shores, Encre, dDamage, Minsurar, Hypo, EDH, Emmanuel Tugny, etc.) et labels de tous horizons à travailler avec lui, principalement dans l'univers clos des studios d'enregistrement, enregistrement et production, mixage, mastering ou restauration sonore (Born Bad Records) mais aussi sur scène (Young Marble Giants, festival BBmix...).