Un parcours illustré des travaux filmiques du peintre
qui met en lumière l'utilisation que Martial Raysse a fait du cinéma et montre combien cet aspect de son travail, qui demeure largement méconnu, marque une évolution claire de sa première période artistique, dans le contexte de la scène française du cinéma expérimental des années 1960-1970, tout en restant fondamentalement en cohérence avec l'ensemble de son œuvre.
Depuis 1966, Martial Raysse a réalisé treize films et vidéos, parodies de la société de consommation, aspirations déçues à de nouveaux rivages, réflexions sur l'art – sur son art même. Peu diffusées jusqu'à leur numérisation en 2008, ces œuvres se révèlent aujourd'hui dans toute leur légèreté, mais aussi leur profondeur, comme une voix souterraine, une sorte de constant parallèle à la peinture, un peu plus intime, particulièrement libre. Pour Martial Raysse, « la peinture est un maquillage ; le cinéma c'est créer des illusions, c'est comme peindre les pieds des sculptures. » Avec sa nouvelle caméra miniature, il travaille actuellement à une nouvelle vidéo qui s'intitulera Le Sortilège des carnassiers.
Anaël Pigeat est critique d'art, rédactrice en chef de la revue artpress.
Membre fondateur des
Nouveaux Réalistes, aux côtés d'
Arman, de
François Dufrêne, de
Raymond Hains, de
Daniel Spoerri, de
Jean Tinguely, de
Jacques de la Villéglé et d'
Yves Klein, célébré dans les années 1960 pour avoir, au moins autant que les Américains, inventé le
Pop Art, Martial Raysse (né en 1936 à Golfe-Juan, Alpes-Maritimes, vit et travaille à Issigeac, Dordogne) prit le parti, dès le début des années 1970, de se tourner vers la peinture.
Voir aussi
Juliette Bertron : Un saint un pêcheur – Deux statues de Martial Raysse ;
Jeanne Barral : Actéonne – Naissance d'une statue.