Une analyse des implications, des enjeux et des spécificités de la pratique de la revue d'artiste, de la fin des années 1950 à aujourd'hui, sur les plans artistique, politique et économique.
Comment la revue devient-elle une pratique artistique ? Si la revue d'artiste partage un certain nombre de caractéristiques avec d'autres pratiques éditoriales, comme le livre d'artiste ou le mail art, sa singularité réside notamment dans le fait qu'elle est à la fois médium et média. Cette duplicité entraîne son lot de contraintes, mais aussi des modalités propres de création où se croisent la sérialité, la périodicité et une problématisation spécifique de la réception tout comme de la réalisation collective. Cet essai analyse les enjeux de cette pratique née à la fin des années 1950 à travers un large panel de revues, des pionnières comme Gorgona et Semina, aux plus contemporaines comme Permanent Food, BU ou oxo, en passant par Aspen, S.M.S., Die Schastrommel, Doc(k)s, Gratuit, Cloaca Maxima parmi des dizaines d'autres. Il s'agira alors de déterminer le rapport de ces publications périodiques à la grande presse, à la reproduction et à l'autonomie et plus largement, de voir ce qu'implique la pratique de la revue sur les plans artistique, politique et économique.
« un livre de référence sur le sujet »
Androula Michael, Critique d'art
Marie Boivent est maître de conférences en Arts Plastiques à l'université de Rennes 2. Elle est spécialiste des revues d'artistes, thème auquel elle a consacré sa thèse de doctorat et de nombreux articles (parus dans la Nouvelle Revue d'esthétique, Pratiques, Marges, Kritische berichte, La Revue des Revues, etc.). Elle a également organisé plusieurs expositions, journées d'études et colloques, dont récemment le symposium international « The Territories of artists' periodicals » à la Wisconsin-Green Bay University, Etats-Unis, avec Stephen Perkins. Elle co-dirige les Éditions Provisoires avec Matthieu Saladin.