Une série de photographies sur le thème de la ruine urbaine.
De nuit comme de jour, Pierre Laniau traque un monde parallèle de rebuts formant rébus. Dans cette collecte des petits riens dépenaillés, vite escamotés par les autorités urbaines, on devine un refus du monument au profit du modeste. C'est un dialogue secret, complice, presque affectueux qu'entretient Pierre Laniau avec ces objets chargés d'âme.
Avec une jouissance du détail et du court-circuit, il dégoupille notre imaginaire, saisit la magie d'une brève rencontre, le « hasard objectif » cher à André Breton. Parfois, les assemblages insolites virent à l'abstraction pure, aux jeux de lignes et de géométries.
Récurrentes, entêtantes, les planches agissent en memento mori, comme celles d'un cercueil auquel est voué l'humanité. Volontairement pauvres, les images épousent leurs sujets, laissent les objets en guenille tout en leur reconnaissant la dignité du mendiant. Car Pierre Laniau n'est pas dans la compassion mais dans la création.
Publié à l'occasion de la présentation des œuvres de Pierre Laniau au
musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon, en contrepoint à l'exposition
« Les Hubert Robert de Besançon », en 2013
Pierre Laniau, né à Paris, a mené parallèlement une carrière de musicien classique
et de plasticien s'intéressant à la mutation de l'homme au travers d'écrits, de films
et de travaux plastiques auxquels il se consacre définitivement depuis deux années.
À partir de 1988, il conçoit un projet alliant
photographie et
peinture. Il expose ses
Portraits des Princes à la galerie RX à Paris faisant la couverture du magazine
Challenges, un travail de photos urbaines à Shanghai, est invité au salon de
Montrouge puis expose la série « oh la belle vie ! » à la fondation SAM art
Projects à Paris en 2013.