Grande monographie basée sur le projet spécifique conçu par Huang Yong Ping pour son exposition au Mac Lyon (une installation monumentale présentée sur 1000 m2), avec des essais inédits de Thierry Raspail (directeur du mac LYON),
Donatien Grau (critique et écrivain), Doryun Chong (conservateur au MoMA, New York) et Deirdre Emmons (conservatrice au musée des Confluences, Lyon) qui retracent l'ensemble du parcours de l'artiste, ainsi qu'une abondante iconographie sur l'exposition.
À partir d'une collection unique au monde de statuettes de la province chinoise du Fujian (représentant un panthéon populaire des dieux de Chine, découvertes à la fin du XIXème siècle par Johannes Jacobus Maria de Groot), conservées au musée des Confluences/département du Rhône, Huang Yong Ping conçoit un projet inédit, à la fois autobiographique et auto-fictionnelle. Autobiographique, puisqu'originaire du Fujian l'artiste a toujours vu ces statuettes en « situation » avant d'en découvrir les répliques « ethnographiées » et colorisées. Auto-fictionnelle, car c'est pour l'artiste l'illustration de la permissivité des champs culturels et de leurs significations flottantes (Histoire ? Ethnographie ? Art ? Patrimoine ? Réplique ? Exotismes ?...). Elles démontrent le mécanisme des constructions et de l'homogénéisation des champs culturels.
Amoy/Xiamen, c'est l'ancien et le nouveau nom d'une cité portuaire, associés et distingués par un simple slash : Xiamen était anciennement connue sous le nom d'Amoy, que lui avaient donné les premiers voyageurs européens. Amoy/Xiamen, c'est donc l'association d'hier et d'aujourd'hui.
Publié suite à l'exposition éponyme au Musée d'art contemporain de Lyon, de février à avril 2013.
Figure de proue de l'avant-garde « New Wave » qui a bousculé l'art officiel
chinois dans les années 1980, fondateur du groupe « Xiamen Dada », Huang Yong Ping (1954-2019) participe en 1989 à l'exposition
Les Magiciens de la Terre avec laquelle il se fait connaître en France. Il s'installe à Paris où il vit et travaille. Il représente la France à la Biennale de Venise en 1999.
La stratégie
esthétique subversive élaborée par Huang Yong Ping consiste à instaurer une distanciation à l'ordre établi et aux valeurs reçues
qui ouvrirait sur une « politique de la résistance » par la confrontation des cultures et des
nouveaux espaces sensibles. Ses œuvres provocatrices, souvent spectaculaires, combinent divers médiums et mêlent des influences culturelles hétéroclites, de
Dada à la philosophie chinoise traditionnelle en passant pas les grands mythes fondateurs occidentaux, dans un rapport complexe avec la
figure animale omniprésente dans son travail.