Livre numéroté et signé présenté dans un coffret en porcelaine réalisé par Niek van de Steeg, accompagné d'un dessin original numéroté et signé.
Le livre La Maison de la Matière Première constitue le deuxième volet de l'exposition « Yellow Cake & Black Coffee » organisée au cours de l'été 2012 à Albi. On y retrouve l'iconographie de la sculpture de la MMP ; les matières premières telles que l'uranite, le café, l'amiante. Trois portraits rythment le récit : Michel Chevalier, Pieter van den Broecke, Matthew Coon Come. De page en page, nous oscillons entre le fantasme et l'invisible, la sécurité et les machines, l'imagination et les histoires, la création et les mythes.
« Depuis le début des années 1990, Niek van de Steeg développe des formes comme des fragments du réel qui sont à la base de la construction qui s'incarne à chaque fois dans l'exposition, centre de son processus créatif. Après Le Pavillon à vent, la T.G.A.D. et ses différents développements, c'est La maison de la matière première qui sert à l'artiste à interroger le principe de réalité, celui de l'exploitation et de ses réseaux. Que se passe-t-il avant que la matière première arrive, après différentes transformations, sur le marché ? Après le café, Niek van de Steeg s'intéresse à l'amiante et à l'uranium. Comment l'homme sculpte-t-il le territoire pour prélever ces matières premières ? De cette exploitation naissent des paysages emblématiques de la création humaine. Alors l'artiste y déroule le fil d'une histoire qui emprunte des chemins fragmentés de ce que les documents nous apprennent ; du début de l'exploitation jusqu'à la phase actuelle et son devenir. Il utilise le gros plan, les éléments constructifs, la vue d'ensemble, les articles de presse, le portrait, pour imaginer et construire une structure qu'il lui sert de fil rouge. Cette structure en bois, le socle et fondation de la MMP, devient dans ses dessins un ensemble composé d'éléments, à la façon d'un puzzle. On y reconnaît de nombreuses figures, des figures de l'histoire, de la sculpture, de la peinture. La matière première s'enrichit de tous les points de vue que Niek van de Steeg met en scène dans un montage vertigineux. » (Lise Guéhenneux)
Depuis presque une vingtaine d'années, Niek van de Steeg (né en 1961 à Renkum, Pays-Bas, vit et travaille à Lyon) développe un travail qui prend en compte des sujets aussi variés que la réalisation du Marché commun de l'Europe des Douze en 1992 ; l'abandon des usines Renault sur L'île Seguin en 1989 ; la communauté d'Emmaüs à Dijon et à Amsterdam en 1994 ; le jardin de la Villa Médicis à Rome en 1996 ; le Centre d'Information à l'entrée d'un Kibboutz, Ein Harod, en 1998 ; un Centre commercial, Le Parvis, à Pau en 1999 ; une salle de classe au Château de Roussillon en 2001 ; la palissade d'un terrain de chantier dans le treizième arrondissement à Paris pour « Nuit Blanche » ; la création d'une terrasse, sous un chêne centenaire, dans un jardin privé, à Fiac, dans le Tarn ; un pigeonnier, dans un parc public à Jinan en Chine ; les pentes de la Croix-Rousse pour le festival des lumières en 2004 et, une agence de publicité « Le Dojo », à Nice en 2006.
Ces situations ou endroits définissent souvent les prémisses d'une réflexion s'articulant dans la fabrication de fictions « Le Pavillon à Vent », « La Très Grande Administration Démocratique », « Structures de Corrections » ou « Paradoxes » et, prennent la forme de sites, textes, installations, sculptures et images dessinées et peintes.