Ouvrage prolongeant une double exposition consacrée à la scène artistique britannique contemporaine, à partir de l'image de l'île qui intervient comme un prisme rendant compte aussi bien de traditions picturales, d'histoires personnelles que de positions sociales et politiques.
Au loin, une île ! est une exposition
consacrée à la scène artistique britannique, même si une telle scène ne peut exister en elle-même et pour elle-même mais peut être en revanche un objet de description, d'analyse et de fantasme. La difficulté de la proposition première a pu être contournée par la singularité de deux regards et d'une approche commune élaborée à partir d'une image : l'île.
Espace idéologique et motif visuel capable de dialectiser sans opposer, de renouveler
aussi et de rendre émouvant un héritage politique et culturel britannique, l'île est
une réalité géographique et une allégorie, une position et la représentation abstraite
d'un ailleurs. Motif romantique, elle est aussi exotisme et rêve, la concrétion de toute
insularité. Elle est un espace autre, une marge, un exil, un ailleurs, elle renvoie au champ
visuel de la terre contre la mer. C'est une oasis : la mer y est le sable, l'eau y est la terre.
Si une exposition est la mise en perspective d'une histoire et d'une lecture des formes,
et si le regard jeté de l'étranger sur l'étranger est nécessairement précaire, il produit
par ricochet un jeu de points de vue mobiles. La perspective n'est pas chronologique
ou thématique. Elle propose une ligne de fuite, un point de vue subjectif et critique sur
une scène artistique pleine de contradictions, définie à la fois par sa diversité culturelle,
par son insularité géographique et politique, symbole d'ouverture et de domination.
La publication qui prolonge l'exposition
Au loin, une île ! présentée au Frac Aquitaine et à la Fondation d'Entreprise Rricard déploie en deux temps les enjeux visuels et théoriques du projet. Chaque artiste y fait une proposition graphique originale, accompagnant les textes critiques des commissaires de l'exposition
Marie Canet et Vanessa Desclaux.