Un texte écrit entre 1984 et 1987, sans équivalent dans la littérature française.
Abstracts a été écrit il y a un quart de siècle, entre 1984 et 1987. « Comment décrire la condition de la réflexion dans ses rapports de force littéraux à l'expérience intérieure ? » C'est la question à laquelle le livre de Jean-Christophe Cambier ambitionne de répondre, au gré d'une écriture fragmentaire, proposant une manière d'« abstraction littéraire » qui s'inscrit dans l'âge critique ouvert par le romantisme d'Iéna et l'avènement du projet théorique dans la littérature.
Imaginez le Tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein dans la langue de Mallarmé et de Lacan réunis : l'aphoristique logicisante prend un tour singulier ; le « cogito », dans sa visée autoréflexive, éprouve le tourment et les plaisirs de la médiation langagière. Livre infaisable, œuvre désœuvrée – véritable hapax des lettres françaises, l'ouvrage de Cambier, en soumettant la lecture au jeu de la transitivité et de l'intransitivité du langage, met à nu l'aporie qui tout à la fois fonde et menace la modernité littéraire : n'ayant plus pour vocation de dire le monde, une parole entend « se » dire sans pour autant se constituer en nouvel objet, transparent et positif, d'elle-même.
Né en 1956, Jean-Christophe Cambier vit à Paris. Il a publié, en 1986, Le Jeu de Paume sous le pseudonyme de ds.df. En 2010, son deuxième livre paraît : Temps mort. En même temps qu'Abstracts, Les Impressions nouvelles font paraître Hors sujet. Journal d'une auto-analyse, écrit à la même époque (www.lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/hors-sujet).