Les
céramiques et porcelaines
made in West Germany (1960-1980) : un corpus de pièces historiques représentatif de l'inventivité stylistique étonnante de la céramique allemande de l'après-guerre, mélangeant les références à l'Op Art, à la géométrie d'un Verner Panton ou au style végétal de la vague hippie, empruntant le chemin d'une exagération plastique unique dans l'histoire des formes.
Cette publication présente une vingtaine d'images des modèles parmi les plus significatifs au niveau historique, technique et stylistique, des céramiques et porcelaines appelées
Fat Lava ou
West German Ceramic/Pottery, produits entre les années 1960 et 1980 par ces fabriques du Sud et de l'Ouest de l'Allemagne.
Le livre rassemble une introduction de Nicolas Trembley, une conversation avec le designer français
Ronan Bouroullec et un texte de Horst Makus,
historien de l'art spécialisé dans l'histoire de la céramique allemande des années 1950.
La collection particulière dont ces pièces sont issues couvre plusieurs styles et procédés de fabrication. Elle permet de découvrir au travers d'objets utilitaires et décoratifs une multitude de déclinaisons esthétiques d'une période à la fois prolifique et très libre stylistiquement, où le goût commun se permettait d'être kitsch et délirant. Une époque d'avant la suprématie du design, qui formatera la plupart de nos objets quotidiens.
Cette présentation donne à voir une nomenclature de formes et de couleurs plus gaie, cocasse et désinhibée que ne pourrait le proposer l'histoire de l'art ordinaire. L'esthétique de ces vases effleure le typique et même le folklore; en parallèle, dans les années 1960-1980, les années les plus productives, l'esprit
seventies, dans son retour à la nature, a plutôt privilégié les effets de textures et les imitations de coquillages, d'écorces et de fossiles. Même si d'autres formes plus minimales, inspirées du Bauhaus, étaient également déclinées et structuraient davantage l'architecture des objets (vases, pots à eau), les motifs décoratifs restaient souvent plus proches du Pop et de l'Op-Art que du pur minimalisme. On trouve également des pièces d'inspiration plus « futuriste », où l'utilisation d'émaux d'un blanc immaculé rappelle les créations de Pierre Cardin, les décors de Jacques Tati ou encore pour les plus « Pop », les animations télévisuelles de
Jean-Christophe Averty.