Le droit après la dématérialisation de l'œuvre d'art : une analyse
juridique de l'art contemporain.
La vaste enquête engagée par Judith Ickowicz dans Le droit après la dématérialisation de l'œuvre d'art présente, à travers de nombreux cas, la rencontre féconde du
droit et de l'art contemporain. Elle révèle la capacité créatrice des opérations
juridiques et l'apport du droit dans le champ de l'art.
Le droit est une technique dont les opérations marquent le jeu social,
ses acteurs et les rapports qui les unissent. Il agit sur ces référents et les
transforme avec ses outils : règles, procédures, concepts, systèmes de
catégories. Il influence notamment les pratiques artistiques, qui peuvent
aussi s'en inspirer.
Le droit après la dématérialisation de l'œuvre d'art conduit aux origines des notions modernes
d'auteur et d'œuvre et permet d'examiner la manière dont le lien juridique
qui les unit se construit en revisitant les notions de personne, de chose,
de propriété et d'autorité dont elles sont issues.
En particulier, lorsque l'œuvre d'art est dénuée de support physique,
il devient nécessaire de construire une continuité, une concordance, entre
un principe artistique fondateur et ses différentes « activations ». Comme
le montre l'ouvrage, cette évolution historique de l'œuvre d'art procède
également du droit : le droit intervient dans le processus de création
comme en témoigne, par exemple, l'intérêt des artistes pour le contrat.
Le droit – le droit d'auteur, mais aussi le droit des contrats, le droit
des biens, le droit des personnes – est ainsi repensé par Judith ickowicz
comme un outil d'intelligibilité de la réalité sociale de l'art, un facteur de
son évolution, un matériau directement expérimenté par les artistes et un
instrument pour aller au-delà du droit.
Docteur en droit, Judith Ickowicz est chercheuse et avocate spécialisée en droit de la propriété intellectuelle.
Elle enseigne à l'université et dans différentes écoles d'art.
Dans une approche pluridisciplinaire ouverte aux autres champs des sciences humaines, elle
étudie les interactions entre le droit et la création artistique et s'intéresse notamment aux économies
de l'art, au statut de l'image, aux relations entre l'art et la technique, au statut du corps et aux redéfinitions
de l'identité.