Cette monographie documente pour la première fois l'ensemble de l'œuvre et les expériences limites de l'artiste allemand : un travail sur les aberrations environnementales et biologiques, qui, loin de se référer à une vision apocalyptique imaginaire du monde, s'insère dans la réalité de l'espace urbain et de l'ordre social établi qu'il s'agit d'interroger.
Publié à l'occasion de la première exposition monographique d'envergure de Klaus Weber, à Secession, Vienne, de septembre à novembre 2008. L'artiste y a présenté Sonnenorgel (« organe solaire ») : les œuvres étaient illuminées par les rayons du soleil, captés et concentrés par un miroir heliostatique installé sur le toit de l'institution et redirigés dans l'espace de l'exposition par un dispositif de miroirs hexagonaux. Un cahier inséré dans cette publication documente cette installation.
Voir aussi : Large Dark Wind Chime (Tritone Westy) (enregistrement sur disque vinyle du son du dispositif sonore – un carillon à vent gigantesque – de l'exposition).
Les constructions de Klaus Weber (né en 1967 à Sigmaringen, vit et travaille à Berlin) semblent à première vue être le résultat d'un travail de scientifique ou d'ingénieur, nées en laboratoire plutôt que dans l'espace d'une galerie, et rappellent les hybridations des taxidermistes exposées dans les musées d'histoire naturelle victoriens.
L'artiste allemand utilise principalement des éléments naturels, météorologiques ou biologiques (vent, rayons du soleil, pluie, plantes et insectes). Mais, combinés avec divers matériaux industriels, ceux-ci prennent des apparences extraordinaires :
une averse suit le mouvement d'une voiture un jour sans pluie, une petite tornade se forme devant un aspirateur, des champigons apparaîssent sur le bitume, une plante sans racines est suspendue dans les airs, une mite gigantesque surgit des pages sport d'un quotidien...