Une série de portraits de penseurs restés en marge des mouvements majoritaires de la philosophie contemporaine, réunis autour du thème de la « possession » : une enquête sur la manière dont les divers modes de possession (toutes opérations par lesquelles des éléments physiques, biologiques, psychiques ou techniques sont intégrés, capturés par un être qui les fait siens) permettent d'envisager des projets de reconstruction métaphysique originaux en dialogue avec des champs d'investigation hétérogènes – de la psychologie expérimentale aux sciences sociales et politiques, en passant par la philosophie de la nature, de la biologie et de la perception.
Tout au long du XXe siècle, une série de théoriciens, plus ou moins minoritaires, introduisent un nouveau genre de questions, faisant directement communiquer la philosophie avec les sciences sociales, la psychologie et l'esthétique. Comment un individu se constitue-t-il par des activités possessives ? Avec quelle intensité un être en possède-t-il un autre ? Quelle est l'étendue spatiale et temporelle de ces possessions ? Et quelles en sont les techniques ?
Ce livre tente, à partir d'une série des portraits – Gabriel Tarde, William James, Alfred North Whitehead, John Dewey, Charles Péguy, Etienne Souriau, Raymond Ruyer et Gilbert Simondon –, de donner une nouvelle actualité à la question de la possession et, par là même, de mettre en évidence une autre scène de la philosophie contemporaine.
Didier Debaise, docteur en philosophie, est chercheur au FNRS et enseigne la philosophie à l'Université Libre de Bruxelles. Il travaille principalement sur les formes contemporaines de la philosophie spéculative et les théories de l'événement. Il est notamment l'auteur d'un livre intitulé Un empirisme spéculatif.