D. N. Rodowick examine les relations complexes entre art contemporain et cinéma, autour des questions de mouvement, d'image, de temps et d'histoire.
Au cours des dernières décennies, l'art contemporain a manifesté un intérêt croissant et complexe pour le cinéma ou, plus précisément, comme le montre D. N. Rodowick, pour une certaine mémoire du cinéma. Les œuvres contemporaines cinématographiques, vidéo et les installations d'images animées puisent dans une vaste archive virtuelle d'expériences culturelles à travers des fragments elliptiques et discontinus d'images mémorisées, alors même que l'expérience vécue du cinéma et de la photographie s'estompe dans le passé, supplantée par le numérique.
Rodowick explore ici le travail d'artistes tels que Ken Jacobs, Ernie Gehr, Victor Burgin, Harun Farocki et d'autres, qui créent des formes exprimant une nouvelle conscience historique des images. Ces formes entretiennent une relation complexe avec un passé qui disparaît, tout en orientant vers de nouveaux médias qui remettent en question la confiance des spectateurs dans ce que sont ou deviennent les images qu'ils voient. Rodowick montre que ce que la philosophie attend des images, c'est qu'elle se renouvelle à travers un engagement profond dans de nouvelles formes d'expérience esthétique.
David Norman Rodowick (né en 1952) est Glen A. Lloyd Distinguished Service Professor Emeritus à l'université de Chicago. Il est l'ancien directeur du Carpenter Center for the Visual Arts à l'Université Harvard. Connu principalement pour son travail en philosophie et en arts visuels, il est également cinéaste expérimental et ses œuvres sont distribuées par Light Cone.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Jouanlanne, D. N. Rodowick et Pierre Rusch (titre original : What philosophy wants from images, University of Chicago Press, 2018).