Une reproduction de notes manuscrites, accompagnées de croquis, dans lesquelles Fabrice Hyber explique sa conception du rôle de l'art et de l'artiste.
« Au quotidien tout doit être un sujet d'éveil permanent. Le sommeil, la contemplation, la maladie, les jeux, le rêve comme le cauchemar sont des richesses qui donnent cette énergie, comme les objets ou les matières ou encore les services ou les inventions. Les artistes sont là pour nous apprendre ou nous révéler les moyens de parvenir à une telle richesse ; ils risquent leur vie pour ça. »
L'artiste, éveilleur de consciences et médiateur des richesses que recèle le quotidien, invite ainsi le lecteur à poursuivre sa démarche, car « cette proposition n'est certainement pas définitive et doit être pour vous source de contradiction. »
Reconnu comme l'une des figures majeures de l'art contemporain français, Fabrice Hyber (né en 1961 à Luçon, Vendée) a construit depuis une trentaine d'années une œuvre dont la diversité des approches
révèle aujourd'hui au public un travail proliférant, aux ramifications formelles et
conceptuelles impressionnantes. Sa manière de faire à géométrie variable s'enrichit
chaque fois d'un dialogue avec de multiples disciplines (de la physique aux
neurosciences, de l'astronomie à la phytothérapie) pour renvoyer le spectateur/acteur à
un chantier plus vaste où toutes les dimensions de l'expérience humaine sont
convoquées. Mêlant dessins, peintures, vidéo et installations, Hyber multiplie les
possibilités d'intervention sur la forme, les comportements, les organisations. Sa
conception de l'art se frotte ouvertement aux manières de vivre le Monde, par des
propositions qui remettent en jeu les modes d'interprétation du réel – ce qu'Hyber appelle
plus généralement le « commerce » des formes.