Le titre de cet ouvrage,
L'Effet papillon, vaut ici comme une métaphore de la propagation libre et incontrôlée des idées. Il fait allusion à l'effet souvent différé d'une action, d'une oeuvre d'art ou d'une exposition, devenant parfois une référence pour le public comme pour les spécialistes. Cet « effet » est évoqué dans la conversation publiée dans ce livre entre
Hans Ulrich Obrist et Véronique Bacchetta afin de souligner la difficulté souvent réitérée pour un espace ou une exposition d'art contemporain de n'être jamais tout à fait légitime.
Cette publication retrace au travers de ses archives, l'histoire et l'évolution d'un lieu particulier – le Centre d'édition contemporaine –, sa production et sa politique artistiques, et détermine sa place, son statut et son engagement dans le champ de l'art contemporain. La période couverte, 1989-2007, se situe très loin du Centre genevois de gravure contemporaine (fondé dans les années 1960) devenu, en 2001, le Centre d'édition contemporaine. Elle correspond à une phase d'ouverture et de développement à un art contemporain en mutation accélérée.
Parcourant ces dix-neuf ans d'activité, cet ouvrage tente de les illustrer et de les commenter, de les cataloguer et de les décrire dans le détail. Il s'organise en trois parties. La première réunit des textes qui traitent soit directement du Centre comme lieu de référence, soit plus largement de l'édition à partir d'analyses de son histoire récente – particulièrement celles des années 1960-70 –, des différentes stratégies de production et de diffusion ou, plus directement, d'expériences personnelles. Au coeur de l'ouvrage, un cahier d'images en couleurs documente autant d'expositions, de choix critiques et de moments jugés déterminants dans le parcours du Centre et sa programmation. La troisième partie constitue le
versant factuel de ce cheminement, un catalogue constitué de toutes les éditions, expositions, manifestations, collaborations et invitations diverses qui, mois après mois, ont fait la « biographie » de ce lieu. Cette partie se prolonge par une série de « Snapshots », sortes de compléments « affectifs » au catalogue.
« L'effet papillon, outre qu'il pointe l'originalité de l'institution, raconte tout un pan de l'art récent en faisant la promesse que des causes discrètes seront suivies de grands effets. »
Julie Portier, Journal des arts n° 287